Géopolitique de l'IA et émancipation des GAFAM

Depuis les années 1950, les États-Unis ont dominé sans partage le secteur de l’intelligence artificielle. Mais les opportunités économiques et militaires ouvertes par l’IA grâce aux prouesses réalisées dernièrement par le machine learning et le deep learning ont éveillé l’intérêt d’autres États comme jamais auparavant, au premier rang desquels la Chine.

 Américains et Chinois ont deux façons nettement différentes de concevoir le développement de l’intelligence artificielle et, plus généralement, les politiques technologiques.

 Aux Etats-Unis l’architectonique technologique est passée des mains du secteur public au secteur privé, du militaire au civil et les GAFAM sont aujourd’hui officiellement impliqués dans la formulation de la stratégie de l’Etat. La Chine, à l’inverse, prend modèle sur l’ancien schéma occidental de l’« administration technicienne » qui fit, jadis, le « succès » de l’Europe et des États-Unis. Elle mène une politique dirigiste et interventionniste auprès de son tissu industriel et académique et c’est le Parti communiste qui impose aux BAT[H]X les grands axes stratégiques de développement.

 Les GAFAM suppléent donc l’État au point de s’y substituer en partie tandis que les BAT[H]X s’y soumettent et placent leurs compétences à son service. L’affrontement de ces deux idéologies sur le champ de bataille de l’intelligence artificielle fait logiquement émerger deux questions :

• Les États-Unis sont-ils sur le point d’abandonner leur statut de première puissance de l’IA et du Big Data ?
• L’émancipation des GAFAM à l’égard des États-Unis est aujourd’hui prouvée. Quel rôle joueront les GAFAM demain et qui pour les contrôler ?

 Le Club Data Intelligence est honoré d’accueillir Charles Thibout, chercheur à l’IRIS, le lundi 18 mars 2019 à 19h, pour présenter cette conférence traitant de la géopolitique de l'IA, et l'émancipation des GAFAM.