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L'actu politique du 02 Mars 2021

02 mars 2021 Revue de presse
Publié par Jaëlle NOUVEL
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CLUB RELATIONS PUBLIQUES
Chaque semaine, toute l'information politique.                         N°13             02 Mars 2021
A LA UNE
 

Le menu sans viande de la ville de Lyon fracture la majorité présidentielle

Dimanche 21 février, le journal local Le Progrès indique dans ses colonnes que la ville de Lyon dirigée par l’écologiste Grégory Doucet a décidé que les élèves bénéficieront d’un menu unique sans viande. Le maire justifie ce choix en raison de la crise sanitaire car cette mesure pourrait accélérer le service et permettrait d'accueillir tous les élèves. Les élus de Lyon précisent que cette mesure serait provisoire, le temps de l’épidémie.     
Cette décision municipale a provoqué l’ire du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui l’a dénoncée dans un tweet en la jugeant discriminante pour les élèves issus de classes populaires car selon lui les enfants d’origine modeste ne mangent de la viande qu’à la cantine. 
Le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, lui a emboîté le pas en indiquant qu’il avait saisi le préfet pour contester cette décision qui ne va selon lui dans le sens d’un soutien apporté aux agriculteurs. Le maire de Lyon leur a répondu que son prédécesseur Gérard Collomb alors maire LREM de Lyon avait pris la même décision entre mai et juillet 2020 et que cela n’avait pas déclenché de polémique. 
La polémique aurait pu en rester là mais la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a regretté “un débat préhistorique” autour des menus sans viande. Elle a été rejointe dans ce sens par le ministre de la Santé Olivier Véran. 
A la cacophonie gouvernementale s’est ajoutée la cacophonie au sein de la majorité. En effet, par ses propos, le député LREM de Creuse, Jean-Baptiste Moreau et agriculteur, a fait monter la tension en déclarant  : “Mais Barbara Pompili, le pragmatisme comme l’amour de la science et la loyauté sont des concepts qui vous sont étrangers”. Cette attaque a fait réagir l’aile gauche de la majorité représentée par le vice-président de l’Assemblée nationale Hugues Renson qui a réclamé que Moreau soit démis de ses fonctions de porte-parole d’En Marche. 
De son côté, le Premier ministre Castex n’a pas voulu se mêler de la polémique. Il leur a rappelé de “moins alimenter les polémiques auto-portées”. Le président a tenté de clore la cacophonie ambiante lors d’un déplacement consacré à l’agriculture en rappelant que “la transition agricole ne peut se faire sur la base d’interdits”. 
Face à cette polémique, les observateurs ont souligné que le clivage gauche-droite commence à reprendre de sa vigueur au sein de la majorité présidentielle et qu’il est urgent que LREM définisse un corpus idéologique. De leur côté, les écologistes apparaissent comme les gagnants de cet épisode car ils ont réussi à fracturer la majorité présidentielle et à faire étaler au grand jour les divergences internes. Toutefois, certains observateurs précisent que cet épisode s’inscrit dans une stratégie élaborée par le président lui-même car son intention en vue de 2022 est de récupérer l’électorat modéré. Ainsi, il veut diaboliser ses adversaires et notamment les écologistes. 

Crise sanitaire : tour de vis envisagé

Lors de son point hebdomadaire du jeudi, le Premier ministre Jean Castex a exprimé son inquiétude concernant 20 départements à savoir le Pas-de-Calais, le Nord, la Somme, la Moselle, la Meurthe-et-Moselle, l’Oise, le Val-d’Oise, les Yvelines, les Hauts-de-Seine, Paris, la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne, l’Essonne, la Seine-et-Marne, l’Eure-et-Loir, le Rhône, la Drôme, les Bouches-du-Rhône, le Var et les Alpes-Maritimes. Dans ces départements, on constate une dégradation épidémiologique en raison de la circulation active du variant anglais. Pour faire refluer l'épidémie, des mesures plus restrictives pourraient être mises en place dès le 6 mars. D’ailleurs, durant le week-end, le Premier ministre a multiplié les consultations. Il a annoncé que ces mesures pourraient être prises prochainement. 
Concrètement, le gouvernement pourrait instaurer comme c’est le cas pour Dunkerque et le littoral niçois un confinement durant le week-end. 
Dès la fin de la conférence de presse, la maire de Paris Anne Hidalgo a critiqué ces propos et a proposé de confiner Paris durant trois semaines pour après tout ouvrir. Cette déclaration a provoqué la fureur de nombreux élus franciliens qui ont précisé qu’ils n’avaient pas été consultés. D’ailleurs de nombreux médecins ont indiqué qu’il était illusoire de croire qu’en confinant on pourrait tout ouvrir après. La classe politique et plus particulièrement le gouvernement ont indiqué par la voix de Jean Castex  : “qu’il ne faut pas raconter de fadaises” car Paris n’est pas une île et que les déplacements sont légions. Ainsi, il faut raisonner non pas à l’échelle de la ville mais à l’échelle de la région Ile-de-France. 
Face aux critiques, la Mairie de Paris a tenté de corriger le tir en parlant d’ “hypothèses de travail” par la voix du premier adjoint Emmanuel Grégoire. 
Ces prises de position sont à replacer dans leur contexte à savoir l’élection présidentielle de 2022 puisqu’Anne Hidalgo se verrait en candidate de la gauche contre Macron. Ainsi, elle cherche à se démarquer du gouvernement, celui-ci dénonce les déclarations de la maire de Paris car elle est considérée comme une potentielle rivale. 
 

Duel Macron/Le Pen  : La une de Libération suscite l’émoi chez les macronistes

Durant le week-end, les macronistes ont vivement attaqué la une du journal de gauche Libération. En effet, en première page, le quotidien a renvoyé dos à dos Macron et Le Pen avec en dessous comme citation : “J’ai fait barrage, cette 
fois, c’est fini”.  Cette phrase renvoie à une enquête que le journal a mené auprès des électeurs de gauche qui en 2017 ont voté Macron au second tour de la présidentielle pour faire barrage à Le Pen. Mais, 4 ans plus tard, ceux-ci se disent déçus et refusent de revoter pour le président face à Marine Le Pen. Les électeurs de gauche motivent leur choix par les récentes polémiques et par l’action gouvernementale qu’ils jugent trop à droite et en contradiction avec la promesse de départ faite lors de la campagne présidentielle. Désormais, ils refusent de céder au chantage du front républicain. 
Face à cette une, les marcheurs ont exprimé leur colère en indiquant que la gauche joue avec le feu puisqu’elle met un signe égal entre Macron et Le Pen. Pour eux, la gauche joue un jeu dangereux. Ils estiment qu’elle préfère voir gagner Le Pen en 2022 pour espérer gagner en 2027 car selon eux la gauche ferait l’impasse sur 2022 en raison de son incapacité à s’unir. 
Certains macronistes nuancent les propos de leurs collègues en admettant que le front républicain n’est plus accepté par une grande partie de l’électorat et qu’il ne suffira plus pour remporter la victoire face à Marine Le Pen. 
Ce refus du front républicain est de plus en plus partagé par de nombreuses personnes dans la classe politique. Ainsi, dans une interview le secrétaire national d’EELV a indiqué que Macron n’est plus le mieux placé pour battre Le Pen mais qu’il est un marche-pied pour la présidente du Rassemblement national. Cette sortie a fait hurler LREM car ils craignent que la petite musique, disant qu’Emmanuel Macron n’est plus le mieux placé pour battre Le Pen mais le mieux à même de la faire élire, ne prenne. En définitive, ils craignent que les électeurs se disent la même chose et choisissent un autre candidat qu’il juge comme le mieux à même de battre la présidente du Rassemblement national lors du second tour de l’élection présidentielle de 2022. 

Stratégie présidentielle en vue de 2022

Pour conquérir l’électorat de droite et les classes populaires, le président Macron veut assécher tout discours à droite sur la sécurité et l’immigration. Dans cette perspective, il envisagerait non pas de faire voter des lois mais de prendre des décrets à valeur symbolique sur ces thèmes-là. A l’occasion de la présidence
tournante française de l’Union européenne, au premier semestre 2022, il mettra ces derniers à l’agenda européen. 
 
LE BRIEF POLITIQUE
 

Justice


Affaire des "écoutes" : Le tribunal judiciaire de Paris a rendu ce lundi 1er mars son jugement dans l'affaire des «écoutes». L'ancien chef de l'État a été reconnu coupable des délits de corruption et de trafic d'influence qui avaient éclaté en 2014. Il a été condamné à trois ans de prison dont un an ferme, ce qui fait de lui le deuxième ancien président de la République condamné sous la Ve République. Il fera appel de cette condamnation.

Environnement


Convention Citoyenne sur la loi Climat : Dimanche, les 150 citoyens volontaires étaient invités à une série de votes pour évaluer précisément comment les mesures de la Convention avait été prises en compte par le gouvernement. Le scrutin s’est métamorphosé en un vote sanction. Sur les six grands thèmes « consommer », « se nourrir », « se loger », « se déplacer », « produire et travailler », le gouvernement n’a jamais obtenu la moyenne. Ses notes ont tourné autour de 3/10.

Gouvernement


Président et influenceurs : Le président de la République a mis au défi les deux influenceurs humoristes McFly et Carlito sur YouTube. Leur mission consistait à sensibiliser les jeunes à la crise sanitaire à travers un clip. Un défi qui a vite été réussi car le clip sur les gestes barrières, mis en ligne dimanche 28 Février, a atteint les dix millions de vues. Le défi ayant été relevé, c’est au tour du président de remplir sa part du contrat, en participant au « concours d’anecdotes » qui sera tourné à l’Elysée.
L’exécutif semble miser sur les « influenceurs » pour s’adresser à la jeunesse pour tenter de les reconquérir à quelques mois de l'élection présidentielle. Un choix stratégique pour s'adresser à la jeunesse sans prendre de gros risques.

Gouvernement


La gronde des étudiants : Le premier épisode de #SansFiltre, émission animée par le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal sur Twitch, pour parler de l’état actuel de la situation des jeunes, a été massivement critiqué par les étudiants sur les réseaux sociaux. En effet, l’invitation d’influenceurs déscolarisés pour parler de choses qui ne les concernent pas a soulevé un tollé sur Twitter avec la création du hashtag #etudiantspasinfluenceurs.
Malheureuseùent, la stratégie de communication n’a pas eu l’effet escompté.

 

Censure


Jordan Bardella et Marion Maréchal accusent Facebook de «censure» : Le numéro 2 du Rassemblement national Jordan Bardella et l'ex-députée RN Marion Maréchal ont dénoncé une "censure" de Facebook qui a, selon eux, menacé de "dépublier" leurs pages après des messages de soutien au mouvement d'extrême droite Génération identitaire, menacé de dissolution par le gouvernement. Pour répondre à ces accusions, le porte-parole du Facebook français réponds qu’ils ne tolèrent pas « le contenu publié pour soutenir ou faire la promotion d’organisations qui propagent la haine ou attaquent les autres sur la base de leur race, religion, ethnicité ou nationalité, comme Génération identitaire, banni de nos plateformes depuis 2018 ». Tout contenu pro-Génération identitaire est donc immédiatement supprimé lorsqu'il est identifié.

Loi


Proposition de loi relative à la sécurité globale : Des manifestations contre la loi de sécurité globale ont eu lieu vendredi et samedi dernier dans plusieurs villes françaises dont Montpellier, Rennes, Narbonne et Poitiers.  À la différence des précédents rassemblements, ces derniers, organisés par différents collectifs, partis et associations ont pris la forme d’un « happening », avec musiciens, chanteurs et une danseuse. Le but est cependant resté le même : dénoncer  des lois et des mesures face à la pandémie plus que liberticides.
Le projet de loi décrié, sera examiné devant le Sénat le 18 mars prochain.

 

Outre-Mer


Nouvelle Calédonie : Le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu annonce avoir travaillé sur une nouvelle solution consensuelle pour la Nouvelle-Calédonie en cas de non au troisième et dernier référendum sur l'indépendance qui devrait se tenir d'ici septembre 2022. Il parle d’un « nouveau statut » qui aurait été fait dans un «respect absolu du processus d'autodétermination».
 
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  Par Pierre-Louis Julien & Jaëlle Nouvel  

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