Inscription à la newsletter
AEGE - Le réseau d'experts en intelligence économique

L'actu politique du 08 Juin 2021

08 juin 2021 Revue de presse
Publié par Jaëlle NOUVEL
Vue 249 fois

 

*|MC:SUBJECT|*

AEGE - LE RÉSEAU D'EXPERTS EN INTELLIGENCE ÉCONOMIQUE

CLUB RELATIONS PUBLIQUES
Chaque semaine, toute l'information politique.                         N°27           08 Juin 2021
A LA UNE
 

Vers la reprise de la réforme des retraites ?

En déplacement dans le Lot, le président Emmanuel Macron a entretenu le flou sur la réforme des retraites. Adoptée via le 49-3 avant le confinement, la réforme des retraites a été arrêtée en raison de la crise sanitaire mais depuis quelques jours, l’exécutif souhaite la remettre sur le haut de la pile des dossiers prioritaires. 
Il a reconnu que le texte “ne pouvait pas être repris en l’état” mais qu’elle a été “porteuse d'inquiétudes". Ces propos ont aussitôt ravi les adversaires de cette réforme puisque le président a fixé ses priorités : reprise de l’activité économique, finances publiques et jeunesse. Toutefois, le chef de l’Etat a tout de suite nuancé ses propos en indiquant : qu’il n'hésitera pas à prendre des décisions difficiles d’ici l’été. 
Ce flou savamment entretenu par le président Macron divise la majorité présidentielle. En effet, une partie ne souhaite pas qu’elle soit remise à l’agenda politique car elle pourrait hypothéquer la réélection du chef de l’Etat alors que d’autres comme le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, défend ardemment la reprise de cette réforme puisqu’il a déclaré : “Il faudra poursuivre les réformes structurelles : la priorité, ce sont les retraites”. Il a été rejoint par le président du MoDem François Bayrou qui a jugé “inéluctable” l’adoption d’une réforme des retraites avant la fin du quinquennat. 
Selon de nombreux observateurs, l’exécutif abandonnerait la réforme systémique c’est-à-dire le passage à un système par point mais choisirait la réforme paramétrique c’est-à-dire l’allongement de la durée de cotisations ou de l’âge de départ. En tout cas, le président donnera des détails en juillet avec peut-être le lancement d’un sommet social. Pour faire accepter cette réforme, l’exécutif réfléchirait à faire voter la loi sur la dépendance qui constituerait le pendant social de la réforme. 
La réforme des retraites reste un marqueur de la campagne d’Emmanuel Macron car elle constitue le socle de sa volonté réformatrice. Ainsi, de nombreux conseillers plaident pour son adoption car dans les sondages, le président décroche à droite. La reprise de la réforme des retraites est un moyen pour le chef de l’Etat de ne pas voir une partie des électeurs de droite s’en aller chez Xavier Bertrand. 

Les propos de Guillaume Peltier mettent le feu chez LR

Sur le plateau du Grand Jury LCI, Le Figaro et RTL, le vice-président des Républicains, Guillaume Peltier a défendu le “rétablissement de la Cour de sûreté de la République”. Les personnes ayant commis ou voulant commettre un acte terroriste. Condamnées à une peine de sûreté, ces personnes ne pourraient pas faire appel. En outre, il a rajouté qu’il avait les mêmes convictions du maire proche du Rassemblement national Robert Ménard et pourrait travailler avec lui. 
Ses propos ont immédiatement provoqué une vive indignation chez Les Républicains. De nombreux élus réclament la démission de poste de vice-président. Le président des Républicains Christian Jacob l’a rappelé à l’ordre en lui disant qu’il fragilise le parti à la veille des régionales alors que Les Républicains est en tête des intentions de vote et en pole position pour conserver les régions qu’il dirige actuellement ou en conquérir certaines. Il a ensuite rappelé que “nous n’avons rien de commun avec Marine Le Pen et le Rassemblement national”. 
Cette clarification n’a toutefois pas mis fin à l’incendie au sein de ce parti. En effet, cette crise révèle que le parti est tiraillé entre une aile centriste compatible avec Emmanuel Macron et une autre plus droitière qui pourrait travailler avec Marine Le Pen. Ce parti est en pleine crise existentielle car face à la dynamique du Rassemblement national, il est obligé de recourir à une forme de surenchère sécuritaire pour justifier son existence car en terme économique, sa différenciation avec LREM est très maigre et avec le RN, en terme sécuritaire LR tente de le doubler sur la droite afin que Marine Le Pen apparaisse comme une modérée. 
Face à la proposition du numéro 2 des Républicains d’instaurer une justice exceptionnelle, le garde des Sceaux Éric Dupont-Moretti est monté au front pour dénoncer ces propos en parlant de “pompiers pyromanes et d’irresponsables” ceux “qui jouent avec l’Etat de droit”. Les responsables de la majorité présidentielle appellent désormais les élus des Républicains à clarifier leur position sur le Rassemblement national. 
 

Front républicain et décompte du temps de parole des éditorialistes : les propositions de Stéphane Séjourné embarrassent la majorité

Dans une double interview à L’Opinion et France Inter, le conseiller politique d’Emmanuel Macron et eurodéputé, Stéphane Séjourné a suscité l’embarras dans la majorité présidentielle en
avançant deux propositions : la réinvention du front républicain et décompter le temps de parole des éditorialistes. Sur France Inter, il a déploré la mort du front républicain c’est-à-dire du désistement des candidats arrivés en troisième, quatrième positions pour battre le candidat du Front puis du Rassemblement national. Face à la dynamique électorale et à la perspective de voir le Rassemblement national remporter une ou plusieurs collectivités territoriales à la fin du mois de juin, Stéphane Séjourné propose de redynamiser le front républicain car il le concède les électeurs n’ont plus en majorité l’envie de faire barrage à ce parti. Pour le redynamiser, il souhaite que les listes fusionnent entre elles afin que toutes les sensibilités politiques soient représentées dans les hémicycles et que les électeurs aient envie d’aller voter. La cible de cette proposition est clairement le président sortant des Hauts-de-France Xavier Bertrand. Le parti présidentiel veut contraindre Xavier Bertrand à inclure des candidats LREM sur sa liste au second tour en échange du retrait de la liste LREM. Cette proposition a été immédiatement rejetée par le président des Hauts-de-France qui dénonce une “tambouille politicienne”. Au sein de la majorité, on est divisé car pour un certain nombre d’élus LREM cette proposition gonflera encore plus le score du Rassemblement national. 
La République en Marche se proclame du progressisme et du nouveau monde mais la seconde proposition de Stéphane Séjourné nous fait revenir au temps du Ministère de l’Information du Général de Gaulle. En effet, il a avancé que le temps de parole des éditorialistes devrait désormais être décompté en fonction de leur appartenance politique comme le temps de parole des politiques par le CSA. Il l’a clairement exprimé, il vise Eric Zemmour et plus globalement la chaîne d’information en continu CNEWS. Le succès de cette chaîne? souvent qualifiée d’extrême-droite, de populiste ou de pas assurer le pluralisme politique en favorisant le temps de parole de personnes de droite, inquiète de plus en plus à l’Elysée en vue de la présidentielle de 2022. Cette insertion a déclenché une vive polémique car les détracteurs de cette insertion ont dénoncé une atteinte grave à la liberté d’expression. Ils ont aussi déclaré que si on commençait à décompter le temps de parole des éditorialistes, on pourrait d’abord commencer par les radios et télés du service public. Le CSA, par son président, a rejeté cette proposition et le délégué général du parti présidentiel a déclaré qu’il “n’était pas favorable” et ce serait “trop compliqué et trop glissant”. 

LR et le RN s’emparent du mouvement anti-éoliennes

L’installation d’éoliennes devient comme la sécurité des thèmes majeurs des régionales. Le débat a été relancé à la suite d' une tribune écrite par Stéphane Bern dans Le Figaro. Pour lui, les éoliennes portent atteintes au patrimoine. Sujet qui ne fait pas la une des médias
mais qui sur le terrain est un enjeu majeur et s’invite dans le débat des régionales. Ainsi, Les Républicains et le Rassemblement national veulent surfer sur ce mouvement en multipliant les propos anti-éoliennes. 
Des candidats LR comme Gilles Platret, Nicolas Florian ou Nicolas Forissier ont publié une tribune dans le journal Le Monde, demandant “un moratoire absolu et immédiat sur tout nouveau projet d’éolien terrestre”. De leur côté, les candidats RN Sébastien Chenu et Hervé Juvin mettent en avant les thèmes de la préservation de la biodiversité, du patrimoine et l’art de vivre à la française pour s’opposer aux éoliennes. 
Face à ces attaques, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili dénonce une “campagne de désinformation”. 
 
LE BRIEF POLITIQUE

Justice


Etats généraux de la justice :  Emmanuel Macron a annoncé le samedi 5 Juin sa décision de lancer les Etats généraux de la justice en septembre prochain. Celles-ci devraient se tenir sur plusieurs semaines, et dans plusieurs lieux dans les territoires et faire participer les magistrats, greffiers, mais également les avocats et les notaires. Dans le bref communiqué annoncé par l’Elysée, le chef de l’Etat souligne son « profond attachement » à « la séparation des pouvoirs ». D’ailleurs, ce dernier souhaite que « le Garde des Sceaux rende compte chaque année au Parlement de la politique pénale du gouvernement ».

Société


Suppression de l’observatoire de la laïcité : Ce vendredi 04 juin, Matignon annonce la suppression de l’Observatoire de la laïcité, qui pourrait être remplacé par un « comité interministériel de la laïcité » dont la finalité sera de « coordonner l’action du gouvernement afin de s’assurer du respect et la promotion du principe de laïcité par l’ensemble des administrations publiques. Le décret portant la création de ce comité interministériel sera publié très prochainement ». Cette commission consultative a été longtemps critiquée par quelques personnalités politiques qui lui reprochaient son manque de fermeté contre l’islamisme.

Régionales 2021 


Polémique autour du candidat RN Julien Odoul : Tête de liste du parti du RN en Bourgogne-Franche-Comté, Julien Odoul enchaîne les polémiques poussant les membres de sa liste à le lâcher. Le candidat, qui a été enregistré se moquant du suicide d’un agriculteur est maintenant soupçonné par trois de ses conseillers régionaux sortants d’avoir employé pendant des mois une assistante fictive. Un signalement a été fait auprès du procureur de la République de Dijon contre ce dernier. Marine Le Pen a pris sa défense en dénonçant « des boules puantes lancées à quinze jours des élections ».

Loi


Adoption de la loi antiterroriste : Ce mercredi 2 juin, l'Assemblée nationale française a adopté en première lecture un projet de loi renforçant les mesures antiterroristes et le renseignement. Voté par 87 voix contre 10 et 4 abstentions, le texte qui pérennise des mesures inspirées de l'état d'urgence doit désormais passer à la prochaine étape : aller au Sénat. Pour le gouvernement, ce nouveau projet concilie « vigilance » face à la menace terroriste et « protection » des libertés.

Climat


Limogeage de l’ambassadeur pour le climat Yann Wherling : Selon l’AFP, l’ambassadeur français à l’Environnement, Yann Wehrling, va être démis de ses fonctions à quelques mois de deux réunions internationales cruciales sur la biodiversité. Son mandat étant supposé durer jusqu’à la fin de l'année, ce dernier « attend des explications », confie-t-il à l'AFP.
 
Vous avez une question ? Une remarque ? N'hésitez pas à nous contacter à l'adresse mail suivante : 

[email protected]


  Par Pierre-Louis Julien & Jaëlle Nouvel  

DÉCOUVREZ LE CLUB RELATIONS PUBLIQUES ICI
 

Aucun commentaire

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire. Connectez-vous.