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L'actu politique du 13 Avril 2021

13 avril 2021 Revue de presse
Publié par Jaëlle NOUVEL
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AEGE - LE RÉSEAU D'EXPERTS EN INTELLIGENCE ÉCONOMIQUE

CLUB RELATIONS PUBLIQUES
Chaque semaine, toute l'information politique.                         N°19            13 Avril 2021
A LA UNE
 

Dîners clandestins : l’exécutif face à la rumeur

En raison de la diffusion d’un reportage sur M6 montrant le non-respect de la loi par des restaurateurs qui continuent à proposer des dîners, le gouvernement a adopté une attitude crispée, tellement le sujet est inflammable dans un contexte de restrictions de libertés. 
Dans ce reportage, une personne indique que des ministres ont participé à ces dîners. Ces mots ont suffi à enflammer les réseaux sociaux. En quelques heures, le hashtag #onveutlesnoms est devenu viral. Les ministres comme Marlène Schiappa ou Bruno Le Maire ont dû s’expliquer les uns après les autres sur leur éventuelle participation à ces dîners et ont affirmé que si un ministre avait participé à ces agapes il serait sanctionné durement car en aucun cas un ministre n’a droit à un passe-droit. 
Face à la polémique qui commençait à enfler, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a demandé au préfet de police de Paris de vérifier l’exactitude des faits. 
Toute la semaine, les membres du gouvernement ont vivement martelé qu’aucun ministre n’a participé à ces dîners clandestins mais les propos de Marlène Schiappa ont relancé la polémique. 
En effet, invitée de France Info, elle a déclaré que Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement a reçu une invitation pour participer à un dîner clandestin mais qu’il a décliné en raison des mesures sanitaires. De nombreuses personnes ont souligné que Gabriel Attal aurait dû dénoncer l’existence de ces repas parce qu’il en avait eu connaissance. 
De plus, le témoignage d’un serveur a remis une pièce dans la machine, celui-ci a indiqué qu’effectivement un ministre avec des “cheveux gris” a participé. Aussitôt, le ministre du Commerce extérieur Franck Riester s’est senti obligé de démentir ces accusations. 
A ce jour, la présence d’aucun membre du gouvernement n’a été attestée même si la société des journalistes de M6 persiste et signe. Toutefois, cette polémique illustre la rupture entre une partie des Français et des élites. De nombreux Français, à travers de multiples sondages, jugent que ces élites sont déconnectées de leurs préoccupations quotidiennes et qu’elles s’octroient des passe-droits alors que dans les médias, la classe dirigeante tient un discours moralisateur et prescripteur. 
Pour de nombreux observateurs de la vie politique, même si la polémique repose sur de fausses accusations, elle est dévastatrice car elle renforce le sentiment de déconnexion et renforce l’accusation d’une classe politique s’octroyant des privilèges. 

Macron annonce la fin suppression de l’ENA

Comme réponse à la crise des gilets jaunes, le président Emmanuel Macron avait annoncé la suppression de l’Ecole nationale d’Administration (ENA). Depuis cette annonce, il avait hésité mais au cours d’une conférence avec des hauts-fonctionnaires, il a acté sa décision d’avril 2019.  L’ENA a été fondée en 1945 suite à un consensus entre la classe politique pour former des hauts-fonctionnaires disposant des compétences requises pour diriger les différentes administrations. A cette époque, la haute-administration avait été compromise avec le régime de Vichy et son recrutement soulevait de nombreux débats : cooptation, passe-droits… Son fondateur, Michel Debré, avait pour ambition que cette école repose sur la méritocratie. 
Toutefois, au fil des années, cette école est vivement critiquée du fait d’un recrutement endogamique, des hauts-fonctionnaires qui seraient hors-sol incapables de prendre en compte les attentes des Français du fait que de jeunes gens de 25 ans auraient un avenir tout tracé sans avoir connu la vie réelle mais aussi de s’adapter aux changements économiques, de ne produire que de la norme, qui dirigeraient le pays à la place des politiques et qui pantoufleraient c’est-à-dire passant du public au privé. 
La gestion de la crise sanitaire a aggravé les critiques dont font l’objet les hauts-fonctionnaires au travers des protocoles sanitaires jugés inapplicables et de la mise en place d’attestations de déplacement. 
Si la réforme de l’ENA va au bout, elle sera nommée Institut du Service public. L’objectif principal de remplacement est de permettre un recrutement plus large avec des élèves aux profils très divers. La sortie de l’école sera largement modifiée. En effet, les diplômés devront commencer leur cursus administratif sur le terrain dans des administrations décentralisées afin qu’ils comprennent les réalités du terrain et les préoccupations des Français. Après 5 ou 6 ans sur le terrain, ils seront affectés à un corps unique appelé “administrateurs de l’Etat”. Auparavant, ils rejoignaient selon leur classement les trois grands corps de l’Etat à savoir : le Conseil d’Etat, la Cour des Comptes ou l’Inspection générale des Finances. Concernant le fameux classement continuera à exister mais son importance sera amoindrie puisque le nouveau système essayera de favoriser les compétences et les divers parcours. Enfin, de nouvelles matières seront enseignées pour permettre aux futurs hauts-fonctionnaires de mieux appréhender notre monde.
Le président a voulu honorer sa promesse  et ainsi prouvé qu’il honorait ses engagements. 
Cette annonce a été vertement critiquée par les oppositions, celles-ci ont dénoncé un “coup politique”  à un an du premier tour de l’élection présidentielle. Elles ont aussi pointé le “populisme du chef de l’Etat” car pour elles, cette réforme n’est que du “cosmétique” car il faudra toujours une école formant les hauts-fonctionnaires. 
 

Elections départementales et régionales : fin du feuilleton

Dans son avis, le conseil scientifique s’en remettait au pouvoir exécutif pour prendre la décision d’organiser ou non le scrutin départemental et régional à la mi-juin. Avant de prendre définitivement une décision et de la présenter au Parlement pour qu’elle soit validée, le gouvernement
a lancé une consultation de l’ensemble des maires pour leur demander leur avis sur la viabilité de l'organisation d’un tel scrutin avec des mesures sanitaires strictes. 
Concrètement, les maires doivent adresser un SMS à leur préfet pour indiquer “si les conditions préconisées par le conseil scientifique leur semblent réunies pour tenir les deux scrutins”.
L’opposition s’est scandalisée de ce geste car pour elle le gouvernement cherche à se défausser sur les maires et n’assumerait pas sa décision de reporter les élections.  En effet, elle dénonce une consultation précipitée puisque les maires ont reçu une lettre un vendredi soir les invitant durant le week-end à donner leur réponse. Les oppositions font savoir que les maires ont déjà donné leur réponse au travers du bureau de l’Association des Maires de France qui s’est prononcé en faveur de la tenue des deux scrutins. 
Du côté du gouvernement, on exprime son exaspération car pour lui, on reproche assez souvent à l’exécutif de ne pas assez consulter les élus locaux et de prendre des décisions verticales et quand il consulte les élus locaux on le critique. L’autre critique des oppositions à l’encontre du gouvernement est qu’il veut reporter les deux scrutins après la présidentielle pour éviter une débâcle. 
Des membres éminents de la majorité présidentielle comme François Bayrou, président du MoDem, et, Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale plaident pour le report en octobre des élections régionales et départementales. A contrario d’autres membres de la majorité présidentielle plaident eux pour que ces scrutins se tiennent au mois de juin car il serait préférable de subir la défaite au mois de juin et non en octobre. En effet, une débâcle à quelques mois du premier tour de la présidentielle serait très dommageable pour le lancement de la candidature d’Emmanuel Macron et pourrait renforcer ses adversaires comme Xavier Bertrand ou Valérie Pécresse car une victoire dans les Hauts-de-France ou en Ile-de-France leur servirait de formidable rampe de lancement pour la présidentielle. 
Le président du Sénat, Gérard Larcher, a prévenu qu’en cas de report il saisirait le Conseil constitutionnel sur la base de l’article 3 de la Constitution qui stipule que le droit de vote doit être garanti.
Finalement, sur la base d’un taux de participation de 69% des maires et d’un taux de réponse positive de 56%, le gouvernement a tranché. Il veut mettre fin à ce qui peut apparaître comme de la tergiversation. Ainsi, l’exécutif a annoncé que le scrutin départemental et régional aura bien lieu mais il sera décalé d’une semaine à savoir les 20 et les 27 juin pour permettre l’accélération de la vaccination et de gagner une semaine de campagne. Le Premier ministre Jean Castex défendra bel et bien devant les deux assemblées le maintien de ces élections. 

Clap de fin pour la proposition de loi sur la fin de vie

L’obstruction parlementaire de 5 députés Les Républicains a eu raison de l’examen de la proposition de loi sur la fin de vie déposée par le député Libertés et Territoires Olivier Falorni. A eux seuls, ils ont déposé plus de 2 000 amendements sur les 3 000 amendements que devaient 
examiner l’Assemblée nationale; 
Cette proposition de loi a été déposée dans le cadre d’une niche parlementaire c’est-à-dire que pendant une séance mensuelle, l’Assemblée nationale et le Sénat ont la maîtrise de leur ordre du jour. Normalement, le gouvernement détermine l’ordre du jour de chaque assemblée. Ainsi, il décide quel projet de loi sera ou pas examiné par le Parlement. Mais, la niche parlementaire ne dure qu’une journée et se termine à minuit. 
Cette obstruction parlementaire a rendu impossible l’examen de cette loi à son terme. De nombreux parlementaires de toutes tendances politiques ont dénoncé ce blocage. Pour les opposants à la fin de vie, ils ont indiqué que ce sujet mérite mieux qu’une niche parlementaire et qu’un grand débat doive avoir lieu dans le pays. 
La majorité présidentielle, très divisée sur ce sujet, a dénoncé cette obstruction parlementaire mais celle-ci l’arrangeait car le gouvernement a tout fait pour dissuader les députés de la majorité de mettre dans le début public ce sujet. Il estime qu’un grand débat public impliquant les Français, les associations, les soignants et les corps intermédiaires est nécessaire et que le contexte actuel ne le permet pas. 
De son côté, certains députés LREM souhaitent que l’exécutif reprenne cette proposition de loi et la mette prochainement à l’ordre du jour. Toutefois, cela a peu de chances d’arriver car l’ordre du jour de l’Assemblée nationale est déjà très embouteillé. Si cela ne peut se faire, ils veulent que la fin de vie soit un des débats de la future élection présidentielle et qu’Emmanuel Macron porte ce sujet pour le concrétiser lors d’un éventuel second mandat.
 
LE BRIEF POLITIQUE
 

Election présidentielle 2022


Fabien Roussel investi candidat à la présidentielle de 2022 par le PCF : C'est la première fois depuis 2007 que le Parti communiste français présente un candidat à l'élection présidentielle : Fabien Roussel a été investi dimanche 11 avril candidat à la présidentielle de 2022 par le PCF. Les adhérents communistes devront d’abord valider cette candidature le 9 mai.

Election présidentielle 2022


A un an du scrutin de 2022 : À un an du premier tour, Emmanuel Macron et Marine Le Pen arrivent en tête dans tous les scénarios selon le sondage Ifop-Fiducial pour le JDD et Sud Radio. À droite, Xavier Bertrand distance ses concurrents. À gauche, ni Yannick Jadot ni Anne Hidalgo ne percent.

Gouvernement


Loi "séparatisme" : En réponse à l'ouverture d'une école musulmane privée à Albertville, le gouvernement a déposé un amendement à la loi «séparatisme» pour lutter contre les ingérences étrangères par l'intermédiaire d'ouverture d'écoles hors contrat. La mesure doit permettre au préfet de s'opposer à l'ouverture d'écoles hors contrat soutenues par un État étranger "hostile" à la République.

Parlement


Proposition de loi Molac sur les langues régionales : Le Parlement a validé jeudi définitivement une proposition de loi de l'opposition pour protéger et promouvoir les langues régionales, après le vote favorable de l'Assemblée nationale en deuxième lecture malgré les réticences du gouvernement et des députés LREM. C'est une première depuis 1951 et cela entraîne plusieurs avancées, notamment l'instauration de l'enseignement immersif dans le public.

LREM


5 ans d’En marche ! La République en marche (LREM) organisait mardi soir un meeting virtuel, crise sanitaire oblige, pour célébrer ses cinq années d’existence politique. L’occasion de prendre la température à près d’un an de l’échéance présidentielle.
 
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  Par Pierre-Louis Julien & Jaëlle Nouvel  

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