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L'actu politique du 18 Mai 2021

18 mai 2021 Revue de presse
Publié par Jaëlle NOUVEL
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Chaque semaine, toute l'information politique.                         N°24            18 Mai 2021
A LA UNE
 

Elections régionales : entre feuilletons à multiples rebondissements en PACA et LREM à l’assaut des Hauts-de-France

Le président Macron voulait dans un premier temps enjamber les régionales en raison des mauvais sondages pour la majorité présidentielle. Depuis quelques semaines, ce n’est plus le cas avec l’intervention du Premier ministre Jean Castex en PACA, qui a déclenché un long feuilleton à multiples rebondissements, et les candidatures des ministres dans les Hauts-de-France pour affaiblir le candidat à la présidentielle Xavier Bertrand. 
En PACA, le feuilleton ne s’arrête pas. Il a repris de plus belle avec la présentation de la liste du président sortant Renaud Muselier en conférence de presse. Elle avait pour objectif d’éteindre la polémique. Renaud Muselier a réaffirmé qu’il n’y avait pas d’accord entre lui et la majorité présidentielle et qu’aucun ministre ou parlementaires LREM ne serait présent sur sa liste. Toutefois, la suite de la présentation de la liste a toutefois rallumé la polémique en indiquant que sa liste représentera toutes les composantes de la majorité actuelle. Or, celle-ci comprend des élus MoDem, LREM et Agir, formations politiques composant la majorité présidentielle. Après enquête journalistique, LREM représente 22% de la liste. Les candidats LREM sont des représentants locaux de ce parti, des maires et des futurs candidats aux législatives. Ainsi, le sort de la secrétaire d’Etat Sophie Cluzel est scellé. Elle a annoncé qu’elle ne présenterait pas de liste car la composition de la liste l’a satisfait et qu’elle apportait son soutien à Renaud Muselier. Du côté des Républicains, la tension est palpable. Plusieurs élus locaux comme Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes et David Lisnard, maire de Cannes ont déclaré qu’ils ne soutiennent pas cette liste. Le vice-président des Républicains, Guillaume Peltier, a enfoncé le clou en indiquant qu’il voterait blanc. Des demandes de retrait d’investiture ont refait surface. Le climat de tension extrême entourant cette élection en PACA a été aggravé par la publication de deux sondages qui donnent vainqueur le candidat du Rassemblement national Thierry Mariani quelle que soit la situation. Ainsi au premier tour, Thierry Mariani récolterait entre 38 et 39%, Renaud Muselier 34% et le candidat de la gauche unie Jean-Laurent Félizia entre 14 et 20%. Au second tour, en cas de triangulaire, Thierry Mariani obtiendrait entre 38 et 41%. A contrario, Renaud Muselier serait deuxième avec un score entre 35 et 39%. En troisième position, le candidat de gauche obtiendrait 20%. Ces sondages illustrent parfaitement la nouvelle donne à savoir que le feuilleton interminable en PACA a clairement profité au candidat du Rassemblement national. Face à la possible victoire de Thierry Mariani, l’Elysée se prépare à une possible victoire du Rassemblement national en PACA. Ainsi l’exécutif travaille sur les effets en matière d’image tant au niveau national qu’au niveau international. Sur le plan national, à chaque déplacement ministériel un ministre serait accueilli par le président RN du Conseil régional. Par conséquent, sur la photo, on verrait côte à côte un élu RN et un ministre. Sur le plan international, une victoire serait très commentée par les médias étrangers, l’image du président Macron serait très écornée. En outre, le festival de Cannes apporterait une crédibilité au RN car le président RN poserait aux côtés d’acteurs. Cette situation est jugée très embarrassante par l’exécutif. Autre inquiétude pour le gouvernement, le plan de relance. En effet, le gouvernement s’inquiète que le RN soit crédité des bénéfices économiques du plan de relance alors qu’il a été impulsé par le gouvernement. 
A l’autre bout de la France, la macronie part à l’assaut de la forteresse Xavier Bertrand dans les Hauts-de-France. Dans cette région se joue le premier tour de l’élection présidentielle de 2022. En effet, le président Macron veut faire chuter Xavier Bertrand car il le considère comme un rival sérieux. Pour y arriver, il a dépêché  3 ministres supplémentaires : Gérald Darmanin, Alain Griset et Agnès Pannier-Runacher. 
 

Étalage de ses divisions et luttes d’influence : mauvaise passe pour LREM

Le parti présidentiel LREM regardait avec malice le psychodrame chez Les Républicains consécutivement aux régionales en PACA mais en quelques jours il a été rattrapé par ses propres divisions internes. 
Tout a commencé quand le vice-président du Rassemblement national Jordan Bardella partage sur Twitter une affiche de campagne du parti présidentiel dans le canton de Montpellier-1 où une candidate suppléante porte un voile. Le vice-président du RN dans son tweet pointe les contradictions du parti présidentiel qui pour lui fait voter une loi contre le séparatisme et autorise une femme à porter un voile qui pour certains est un signe du séparatisme. Suite à cette interpellation, le délégué général de La République en marche, Stanislas Guérini, lui a répondu en déclarant que son parti retirera l’investiture aux candidats LREM dans ce canton s’ils ne retirent pas de leur affiche de campagne la candidate arborant le voile. 
La reprise du tweet du RN par le délégué général a déclenché une vive polémique au sein du parti présidentiel puisqu’elle renvoie ce parti à ses graves dissensions sur la laïcité. Plusieurs élus macronistes ont condamné le geste de Stanislas Guérini et ont affiché publiquement leur désaccord avec la ligne du parti à savoir pas de signes ostentatoires religieux en campagne électorale. Mais, d’autres défendent l’application stricte du code électoral à savoir qu’il n’interdit pas la présence de signes religieux en campagne électorale. 
La réunion du groupe présidentiel a été houleuse car de nombreux députés ont reproché à Guérini de s’être fait dicter son agenda politique par le Rassemblement national alors que LREM se présente comme le rempart de ce parti. Des députés n’ont pas hésité à réclamer sa démission. Pour tenter d’apaiser les tensions, il s’est excusé d’avoir répondu au tweet de Jordan Bardella mais a précisé que l’investiture sera retirée aux candidats s’ils continuent à faire figurer sur leur affiche électorale un signe religieux ostentatoire. 
La cacophonie au sein du parti présidentiel s’est propagée aux ministres. Les ministres ont été interrogés et ont affiché leur désaccord. Ainsi, la ministre du Travail, Elisabeth Borne, a clairement indiqué qu’elle était favorable à l’application stricte du code électoral à la différence de ses collègues Bruno Le Maire, Marlène Schiappa et Gérald Darmanin. 
Les dissensions se sont propagées à la majorité présidentielle. A l’Assemblée nationale, le MoDem a voté contre un article du projet de loi “gestion de sortie de la crise sanitaire” qui prévoyait de fixer pour une période de transition du 2 au 31 octobre où le gouvernement pouvait continuer d’exercer des pouvoirs de police sanitaire. Le MoDem a voulu montrer son désaccord avec le gouvernement car il juge que celui-ci veut marginaliser le Parlement de la gestion de l’épidémie. De manière plus structurante, le MoDem a démontré par ce geste que LREM doit tenir compte de son allié. Le gouvernement a demandé un second vote. A cette occasion, il a accepté de raccourcir la période de transition à fin septembre pour tenir compte du précédent vote. 
Face à ces dissensions, le président Macron s’est agacé en Conseil des ministres où il a appelé ses ministres et sa majorité à “moins d’états d’âme” et “plus de discipline collective”. 

Adoption en Conseil des ministres du projet de loi 4D sur la décentralisation

Un des derniers textes législatifs du quinquennat a été adopté en Conseil des ministres. Ce projet de loi est intitulé 4D pour différenciation, décentralisation, déconcentration, décomplexification. Il a été annoncé par le chef de l’Etat Emmanuel Macron  à la suite du Grand
débat national et a pour mission pour l’exécutif d’être un acte de décentralisation ambitieux. Il est porté par la ministre de la Cohésion des Territoires, Jacqueline Gourault qui a indiqué que ce “projet de loi marque un tournant dans les relations entre l’Etat et les territoires”. 
Concrètement, il vise à compléter le dispositif mis en place par le gouvernement pour les territoires comme les programmes “Action coeur de ville”, “Petites villes de demain” ainsi que “Territoires d’industrie”. Il a pour autre objectif de clarifier les compétences des différentes collectivités territoriales puisqu’elles seront désormais les chefs de file en matière de transition écologique. Elles se voient octroyer de nouvelles compétences notamment dans le domaine des transports où elles auront la possibilité d’élargir leurs compétences aux petites lignes ferroviaires, les départements et les métropoles pourront demander que l’Etat leur octroie des tronçons de routes nationales. S’agissant du social, des départements pourront demander une recentralisation du RSA car ce dispositif social représente pour certains départements où le chômage est élevé une importante dépense. En contrepartie, ces départements devront davantage investir dans l’insertion professionnelle. Vilipendée durant la crise sanitaire, les Agences régionales de Santé voient leur gouvernance modifiée puisque deux des trois vice-présidents seront des élus locaux. Enfin, concernant le volet environnemental, le préfet devient le délégué régional de l’Agence de la transition écologique (ADEME). 
Avant l’adoption du projet de loi, le président LR du Sénat Gérard Larcher a indiqué qu’il “ne répondait pas tout à fait aux attentes” et que le Sénat le modifiera par des amendements. En effet, la délégation aux collectivités territoriales de la chambre haute a déclaré que ce texte ne répond pas à ses attentes qu’elle a exprimées en juillet 2020. Parmi ses attentes, on trouve une adaptation des politiques publiques aux réalités territoriales, la simplification des normes applicables aux collectivités et un accroissement de leurs compétences en matière de santé. 
 
LE BRIEF POLITIQUE
 

Parlement


Vote de Quotas en faveur des femmes pour la direction des entreprises : Après les conseils d’administration, l’Assemblée nationale a voté mercredi 12 mai en première lecture le projet de loi pour augmenter la féminisation des directions exécutives des entreprises. La proposition de loi portée par la majorité LREM souhaite que les entreprises de plus de 1 000 salariés aient une proportion d'au moins 40% de femmes chez les cadres dirigeantes en 2030.
Benjamin Griveaux tourne la page de la politique : Benjamin Griveaux (LREM), l’ancien porte-parole du gouvernement et co-fondateur d’En marche, a annoncé mercredi matin sur Facebook sa volonté de quitter la vie politique. L’éphémère candidat à la mairie de Paris a remis sa démission au président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand, afin de pouvoir retourner dans le privé et créer ensuite un cabinet de conseil en stratégie.

Société


Le plan de Bayrou pour « sauver le modèle social » français : « Avoir plus d’enfants » mais aussi « accueillir des personnes d’autres pays ». Le haut-commissaire au Plan, François Bayrou, plaide dans une note transmise à l’AFP samedi 15 mai pour un « pacte national pour la démographie » afin de sauver le modèle social français. « La France a sans doute plus besoin encore que ses voisins d’une démographie dynamique car son modèle social repose, pour beaucoup, sur la solidarité entre les générations » indique-t-il.
Gisèle Halimi au Panthéon ? Les associations féministes, le conseil de Paris et la ministre chargée de l'égalité femmes hommes demandent la panthéonisation de Gisèle Halimi, la célèbre avocate et militante féministe. Selon France Inter, l’Elysée aurait encore quelques réserves, en raison notamment des prises de positions de Gisèle Halimi, pendant la guerre d’Algérie. Le sujet n’est pas tranché et jugé sensible.

Union européenne


Affaire des eurodéputés RN : Après cinq ans d'investigations, les enquêteurs dévoilent un rapport de synthèse sur l'affaire des assistants de députés RN au Parlement européen. Selon eux, le parti d'extrême droite a « mis en place un système organisé frauduleux de détournement des fonds européens à son profit », dont Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement national, était l'organisatrice et la bénéficiaire. Le Parlement européen estime le montant de son préjudice à 6,8 millions d'euros.
 
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  Par Pierre-Louis Julien & Jaëlle Nouvel  

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