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AEGE - Le réseau d'experts en intelligence économique

L'actu politique du 20 Avril 2021

20 avril 2021 Revue de presse
Publié par Jaëlle NOUVEL
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AEGE - LE RÉSEAU D'EXPERTS EN INTELLIGENCE ÉCONOMIQUE

CLUB RELATIONS PUBLIQUES
Chaque semaine, toute l'information politique.                         N°20            20 Avril 2021
A LA UNE
 

Hommage aux victimes du Covid : l’exécutif dans l’embarras

Cette semaine, la France a dépassé la barre des 100 000 morts. Notre pays rejoint ainsi le Royaume-Uni et l’Italie, deux États qui ont dépassé tristement cette barre symbolique. Face à ce décompte macabre, la question de rendre hommage à ces victimes traverse l’ensemble de la classe politique mais aussi la société. 
De nombreuses associations représentant les familles endeuillées par le Covid-19 poussent pour l’instauration d’une journée d’hommage national aux victimes décédées. Pour elles, cette journée leur permettra de mieux faire leur deuil. En lisant leur témoignage, on s’aperçoit qu’une expression revient souvent : “deuil empêché”. En effet, elles estiment qu’en raison des restrictions sanitaires, elles n’ont pas pu rendre convenablement hommage à leurs proches. Les enterrements en comité restreint voire effectués très rapidement ont entraîné des répercussions psychologiques importantes. Comme le soulignent de nombreux anthropologues, l’Homme se différencie des autres êtres vivants par le culte qu’il rend à ces morts. 
Afin d’accompagner ces familles, de nombreuses personnalités de tous bords sont favorables à la mise en place d’une journée d’hommage. Ainsi, le député Mathieu Orphelin a déposé une proposition de loi allant dans ce sens. 
Toutefois, l’instauration d’une telle journée devient un enjeu politique et l’exécutif est embarrassé. En effet, ce sujet renvoie aux éventuelles défaillances de l’Etat et induirait sa responsabilité. De nombreux chefs d’Etat et de gouvernement ont présenté leurs excuses. En France, le président Macron ne veut en aucun cas présenter des excuses car cela reviendrait à reconnaître qu’il serait responsable de ces morts. A un an de la présidentielle, des excuses venant du chef de l’Etat sonneraient comme un aveu d’échec et entameraient son élan pour une éventuelle réélection. Le candidat RN aux régionales dans les Hauts-de-France, Sébastien Chenu, et le premier secrétaire du PS Olivier Faure ont attaqué le président Macron en indiquant qu’il était responsable de ces morts et qu’il doit présenter des excuses aux Français.
D’ailleurs, au gouvernement, on souligne que le gouvernement réfléchit à une journée hommage mais que le temps n’est pas venu car on n’est pas encore sorti de la crise sanitaire. 
Pour tenter de contourner cette question, le président Macron a rendu un hommage sobre aux familles des victimes sur Twitter : “Depuis le début de la pandémie, 100.000 Françaises et Français ont succombé au virus, a-t-il écrit. Nous avons tous une pensée pour leurs familles, leurs proches, pour les enfants qui ont perdu un parent ou un grand-parent, les fratries endeuillées, les amitiés fauchées” . Ce geste a tout de suite été attaqué par les oppositions qui ont jugé indécent de rendre hommage aux victimes du Covid sur un réseau social. 

Rencontre au sommet à gauche. Objectif : éviter le naufrage en 2022

Face à des sondages qui annoncent une catastrophe en vue de la présidentielle car aucun candidat de gauche ne parvient à se qualifier pour le second tour et surtout les différents candidats déclarés parviennent difficilement aux 10%. 
Pour ne pas rester spectateurs de la présidentielle, les dirigeants des partis de gauche se sont retrouvés samedi pour entamer un dialogue. L’objectif est de présenter une candidature commune qui pourrait contrarier le duel annoncé Macron-Le Pen. 
A l’issue de la rencontre, les dirigeants ont annoncé qu’ils poursuivraient le dialogue. Concrètement, ils ont conclu un accord de respect mutuel, convenu de riposter ensemble face aux réformes de l’exécutif et un débat public sur leurs programmes. Toutefois, lors de cette réunion, un nom était sur toutes les lèvres : Jean-Luc Mélenchon. En effet, le président de la France insoumise a déclaré que le rassemblement doit se faire autour de sa candidature puisqu’il est en tête des intentions de vote à gauche. 
Autour de la table, les arrière-pensées étaient bien présentes puisque tout le monde veut l’union mais autour de sa personne. En effet, les écologistes estiment que leur heure est venue puisqu’ils estiment incarner le dynamisme à gauche et que la social-démocratie est morte. A contrario, les socialistes estiment qu’ils sont les mieux placés pour gagner la présidentielle car ils sont selon leurs propos un parti de gouvernement.
Toutefois , les chemins sont parsemés d'embûches pour arriver à la désignation d’un candidat unique de la gauche. Les divergences programmatiques sont énormes entre les différents partis de gauche et ceux-ci ont des vrais points de désaccords : Union européenne, Vème République, économie, laïcité, sécurité… D’ailleurs, La France insoumise et le Parti communiste ont tous deux refusé de parler d’un quelconque contrat de gouvernement alors le Parti socialiste et EELV ont mis le sujet sur la table. 
De nombreux observateurs soulignent que ces discussions ont permis de dessiner deux voies vers lesquelles la gauche s’oriente à savoir une candidature commune PS-EELV et en face une candidature de Jean-Luc Mélenchon et de Fabien Roussel. 
 

Adoption définitive de la loi sécurité globale

Après de vives controverses, la loi dite sécurité globale et son fameux article 24 ont été définitivement adoptés par l’Assemblée nationale. Pour rappel, cette loi avait suscité et continue de susciter de nombreuses inquiétudes pour les associations défendant les libertés et les 
journalistes car elles estiment que les libertés seraient entravées par cette loi. 
L’article 24 constitue le point de cristallisation de cette controverse. A l’origine, il a pour vocation de condamner toute personne diffusant les images permettant d’identifier un représentant des forces de l’ordre. 
L’écriture de cet article a suscité l’émoi des journalistes qui ont vu cet article comme une atteinte à leur profession. Cet article a complètement occulté les autres points du texte et notamment son but qui est d’instaurer un continuum de sécurité entre les forces de l’ordre relevant de l’Etat, polices municipales qui voient leurs compétences renforcées et la sécurité privée qui est structurée. En outre, l’usage des caméras-piétons des policiers, des drones, du port d’armes pour les forces de l’ordre hors-service est élargi. 
L’examen en première lecture du texte avait électrisé les débats et provoqué de nombreuses manifestations très suivies malgré le contexte sanitaire.  
Finalement, après plusieurs péripéties, le Sénat a complètement réécrit cet article en créant dans le Code pénal un délit de provocation à l’identification des forces de l’ordre. Toutefois, il ne fait plus référence à la loi de 1881 sur la presse. 
La gauche n’a pas dit son dernier mot et a annoncé vouloir saisir le Conseil constitutionnel pour que celui-ci se prononce sur la conformité de cette loi avec le respect des libertés. 

Le nucléaire et la sécurité : deux thèmes centraux en vue de 2022

La crise sanitaire et ses conséquences sanitaires et économiques seront un thème principal de la présidentielle 2022 mais deux thèmes émergent : le nucléaire et la sécurité. La France compte actuellement 56 réacteurs nucléaires et d’ici 2040, nombreux sont ceux qui
devront arrêter de fonctionner. Ainsi, notre pays se trouve à la croisée des chemins : construire de nouveaux réacteurs nucléaires de type EPR ou arrêter de financer le nucléaire et organiser la sortie à moyen terme de notre dépendance au nucléaire. Le président Macron a reporté à l’après élection présidentielle ce choix alors que son ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire a déjà fait connaître sa position en indiquant qu’il est favorable à la poursuite de la filière nucléaire. Ce report illustre les ambiguïtés de la majorité présidentielle qui en son sein comprend des opposants à la poursuite du nucléaire et veut accélérer la mise en place d’un mix énergétique qui reposerait sur une part significativement plus faible du nucléaire. 
En coulisses, la bataille a démarré. Tous les candidats devront se positionner et certains ont déjà fait connaître leur position. Chez Les Républicains et au Rassemblement national, on veut poursuivre la voie du nucléaire alors qu’à gauche, on est plus nuancé. A contrario des écologistes qui ont annoncé la couleur à savoir une sortie définitive mais progressive du nucléaire. 
Parallèlement à la question énergétique, la question sécuritaire sera un des axes majeurs de la présidentielle. Dans cette optique, le président veut cranter ce sujet car il sait que sa réélection dépend en grande partie de l’attitude des électeurs de droite et ceux-ci placent la sécurité comme leur priorité numéro une. Ainsi, en amont de son déplacement à Montpellier sur le thème de la sécurité, le président Macron a affirmé sa volonté de “se battre pour le droit à la vie paisible” et sa détermination à “faire reculer la délinquance partout”. Toutefois, il a reconnu la forte augmentation des violences sur les personnes. Pour y faire face, il a rappelé qu’il a mis les moyens pour y faire face et qu’il tiendra son objectif de mettre sur le terrain 10 000 policiers et gendarmes supplémentaires. En outre, il a annoncé la création d’une réserve de 30 000 Hommes dans la police et la réserve de la gendarmerie passera à 50 000 Hommes. S’agissant du débat autour des supposées “violences policières”, il a indiqué qu’il n’y a ni violence ni racisme systémiques de la police. Pour répondre à ces interrogations, il a annoncé la généralisation des caméras-piétons. Il a reconnu que le contrôle au faciès est une réalité et qu’on doit s’y attaquer.
Enfin, concernant la consommation de stupéfiants, il a annoncé la mise en place d’un grand débat national sur la consommation de drogue et ses effets délétères. Il veut intensifier la lutte contre les trafiquants de drogue. En outre, face à l’émoi suscité par la décision de la Cour de cassation dans l’affaire Sarah Halimi, il souhaite que la loi évolue et que désormais la prise de stupéfiants ne supprime pas la responsabilité pénale. 
Ses annonces sur la sécurité interviennent alors qu’on est à un de la présidentielle et qu’il veut priver tout candidat de droite d’oxygène sur ce sujet car les divers représentants de la droite l’accusent de naïveté sur ce sujet. 
 
LE BRIEF POLITIQUE
 

Covid-19


L'escapade de Jean-Luc Mélenchon en Amérique du sud jugée « irresponsable » : Parti en Bolivie pour participer au "Sommet de la Terre", le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, se retrouve sous le feu des projecteurs de plusieurs voix au sein de la majorité qui soulignent "l'indécence" de son "escapade en Amérique du Sud", en pleine troisième vague de Covid-19 en France. L’eurodéputé Manuel Bompard défends lundi le voyage du chef Insoumis en rappelant que « tout ce que fait Jean-Luc Mélenchon respecte scrupuleusement les règles établies par les gouvernements français, équatorien et bolivien »

Laïcité


États généraux de la laïcité : La ministre en charge de la citoyenneté, Marlène Schiappa, annonce le lancement des « états généraux de la laïcité », qui s’ouvriront ce mardi 20 avril au Conservatoire national des arts et métiers à Paris. Jusqu’à l’été, des tables rondes et groupes de travail sur la liberté d’expression, la jeunesse, la recherche ou « l’intégration citoyenne », ainsi qu’une consultation auprès de 50 000 jeunes seront organisé. Une initiative dont l’objectif sera de discuter de façon simple et claire de la laïcité avec quelques intentions politiques pour sortir de la tenaille entre d'un côté « les identitaires d'extrême droite et de l'autre les indigénistes et Europe Écologie-Les Verts. »

Parlement


Protection des mineurs, le consentement sexuel fixé à 15 ans : Le Parlement a adopté jeudi 15 avril, par un ultime vote des députés à l’unanimité, la loi contre les violences sexuelles sur les mineurs, en fixant notamment le seuil de consentement à 15 ans, et 18 ans en cas d’inceste. Une loi qui permettra à la justice d'interdire définitivement les coupables d'infractions sexuelles sur mineurs d'exercer une activité professionnelle ou bénévole auprès de jeunes. Enfin, elle adapte les délais de prescriptions pour les récidivistes.

Citoyenneté


Marlène Schiappa veut créer des "quartiers sans relous" : Ce mercredi 14 avril, la ministre de la Citoyenneté, Marlène Schiappa, a annoncé le lancement d'un baromètre annuel du harcèlement de rue et le déploiement de brigades en civil dans des "zones rouges". L’objectif est de créer des « quartiers sans relous'". Des associations féministes dénoncent des mesures de communication stigmatisante.
 
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  Par Pierre-Louis Julien & Jaëlle Nouvel  

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