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L'actu politique du 23 Février 2021

23 février 2021 Revue de presse
Publié par Jaëlle NOUVEL
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CLUB RELATIONS PUBLIQUES
Chaque semaine, toute l'information politique.                         N°12             23 Février 2021
A LA UNE
 

Frédérique Vidal et les universitaires : la rupture ?

Dimanche 14 février, la ministre de l’Enseignement supérieur déclare sur CNEWS qu’elle souhaite demander une enquête au CNRS sur la réalité de l’islamo-gauchisme au sein des universités françaises. De manière plus générale, elle a voulu dénoncer toutes les dérives qui existent à l’université. Avant de continuer dans le propos, il convient de définir ce concept. Le terme d’islamo-gauchisme a été introduit dans le débat public par le sociologue Pierre-André Taguieff dans son livre La nouvelle judéophobie. Il le définit comme une alliance objective entre les militants islamistes et les militants d’extrême-gauche sur la cause palestinienne. De nos jours, cette expression englobe plusieurs définitions mais décrit une réalité à savoir une alliance entre les islamistes et certains militants de gauche. 
Suite à ses déclarations, le monde politique et universitaire s’est enflammé. Tout d’abord, au sein de la majorité présidentielle, certains ont soutenu la ministre comme le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer alors que d’autres ont critiqué cette expression qui est majoritairement employée par la droite et l’extrême-droite. D’ailleurs, le président Macron a recadré la ministre. La gauche s’est divisée entre défenseurs de la laïcité et ceux qui ont vivement dénoncé ce terme qui, selon eux, ne recouvre aucune réalité. Quant à La France insoumise, elle a exigé la démission de la ministre. 
Le milieu universitaire a condamné l’utilisation de cette expression par un communiqué émanant de la conférence des présidents d’université. En effet, pour les présidents d’université, ce terme n’a pas de réalité scientifique et ne constitue pas un danger. Le CNRS s’est montré très réticent à mener cette enquête puisque dans un communiqué, il a réitéré la non-réalité scientifique de ce terme.  
De nombreux observateurs soulignent que la ministre Vidal a voulu allumer un contre-feux car elle est de plus en plus fragilisée face au malaise grandissant des étudiants et son absence de réactivité. D’autres précisent qu’il s’agit de tactique politique. En effet, le gouvernement veut montrer qu’il a un discours équilibré. Ainsi, il veut dissoudre Génération identitaire tout en dénonçant l’islamo-gauchisme. 
De manière générale, le tollé suscité par la déclaration de la ministre ne retombe pas puisque 600 universitaires ont signé une tribune demandant sa démission. 
Frédérique Vidal, lors d’une interview qu’elle a accordée au Journal du Dimanche, a maintenu ses propos tout en adoptant une position plus mesurée. De plus, elle indique que l’enquête aura bien lieu. 
La majorité présidentielle souhaite clore au plus vite la polémique car elle est divisée en son sein. De leur côté, les universitaires ne veulent pas que la pression retombe sur la ministre car ils soulignent la gravité des propos de la ministre et leur crainte de voir s’instaurer une police de la pensée au sein de l’université française.

Tollé des oppositions après la proposition du gouvernement d’introduire le vote par anticipation

Dans le cadre de l’examen par le Sénat du texte organique organisant la future élection présidentielle, l’exécutif, à la dernière minute, a déposé un amendement visant à permettre le vote par anticipation pour l’élection présidentielle de 2022. Concrètement, les électeurs pourraient “demander à voter dans une autre commune de leur choix parmi une liste de communes arrêtées par le ministre de l’Intérieur”. Ainsi, le vote serait dématérialisé puisqu’il se ferait via des machines à voter et serait dépouillé le soir du scrutin en même temps que les autres bulletins. Cet amendement a été adopté en janvier par l’Assemblée nationale. 
Le gouvernement justifie ce passage de dernière minute par le fait que cette mesure fait partie des engagements de campagne du président et que cela permettrait de moderniser nos institutions et faire baisser l’abstention. 
Les sénateurs ont tous été surpris par cet amendement et ont cru à une plaisanterie car l’exécutif a indiqué à plusieurs reprises être opposé à toute modification des règles du scrutin présidentiel. Après leur stupéfaction, les sénateurs ont durement réagi en indiquant qu’il s’agit d’une manœuvre politicienne, ont accusé le gouvernement de tripatouillage électoral car celui-ci aurait peur du verdict des urnes et chercherait par tous les moyens à gagner l’élection présidentielle.
De nombreux professeurs de droit public se montrent très défavorables concernant le vote anticipé. En effet, pour eux, il entraînerait une rupture d’égalité concernant les informations dont disposent les électeurs entre eux. Par exemple, entre le lundi et le dimanche, il peut se passer de nombreux événements qui peuvent impacter positivement ou négativement la campagne d’un candidat. Par ailleurs, certains expriment une crainte quant à la sécurité du vote électronique et au fait de ne pas subir de pression car le vote ne pourrait pas être secret et libre. 
Finalement, ce texte organique a été largement rejeté par le Sénat dominé par les oppositions mais voté par les sénateurs LREM. Ce vote met définitivement fin à l’examen de ce texte car le gouvernement a commis une maladresse constitutionnelle puisque l’amendement n’ayant pas été d’abord déposé, et adopté, à l’Assemblée nationale, l’exécutif ne peut pas introduire de nouveau la mesure devant les députés après la commission mixte paritaire. S’il veut le réintroduire, il faut un lien direct avec l’article du projet de loi mais ce n’est pas le cas. 
 

Fin des contrôles policiers dans certaines zones : la Défenseur suscite une vive polémique

Lors d’une interview sur France Info, la Défenseur des droits, Claire Hédon, a proposé d’expérimenter des zones sans contrôles d’identité pour combattre ce qu’elle appelle les contrôles au faciès. Sa sortie médiatique a tout de suite provoqué
 
une vive polémique. De nombreuses personnalités de l’opposition au gouvernement ont condamné ces déclarations. De même, des syndicats de police comme Alliance ont accusé la Défenseur des droits de vouloir créer des zones de non-droit. Les propos de Claire Hédon ont aussi suscité de la colère parmi les personnalités politiques, se battant contre les contrôles au faciès et voulant instaurer des récépissés, car pour eux, elle a rendu impossible toute réflexion sur les contrôles d’identité en tenant de telles déclarations. 
Face au tollé provoqué, elle est revenue sur ses propos en indiquant qu’elle n’a jamais voulu mettre fin aux contrôles d’identité mais elle a réclamé une meilleure traçabilité des contrôles d’identité. 
Interrogé au Sénat, le Premier ministre Jean Castex a promis : “solennellement devant le Sénat et le pays qu’il n’y aura pas de zones sans contrôles d’identité”. De même, au sommet de l’Etat, les propos de Claire ont vivement fait réagir. Ainsi, Le Canard enchaîné a rapporté la colère du président de la République en ces termes : “La Défenseur des droits a franchi les limites de l’imbécilité en suggérant de suspendre les contrôles d’identité dans certains quartiers. Elle a oublié qu’elle devait aussi défendre le droit”. 

Divergence au sein de LREM sur la stratégie à adopter face à Marine Le Pen

Les propos de Gérald Darmanin sur la mollesse supposée de Marine Le Pen sur l’islamisme ont suscité un remous au sein de La République en Marche. Ils mettent en lumière la divergence qui existe au sein de la majorité présidentielle sur la 
En effet, deux stratégies se font face à savoir critique de l’inefficacité pour concurrencer le RN à droite (stratégie défendue par Gérald Darmanin) et critique d’une incompatibilité avec la République (stratégie défendue par l’aile gauche de la majorité). 
La première thèse vise à convaincre certains électeurs du Rassemblement national à voter Macron en tenant un discours ferme sur le régalien alors que la seconde thèse vise à empêcher qu'une part significative de l’électorat de gauche s’abstienne lors d’un second tour hypothétique face à Marine Le Pen. Ainsi, certains macronistes s’alarment sur le parallèle qui peut être fait entre leur politique et celle que pourrait mettre en place Marine Le Pen à l’Elysée. C’est pourquoi comme le chef de file des députés LREM à l’Assemblée nationale Christophe Castaner, ils indiquent que le Rassemblement national doit être combattu car ils constituent un danger pour la République et ils attaquent durement Marine Le Pen car ils estiment que les partis d’opposition n’attaquent plus la présidente du Rassemblement national mais uniquement le président Macron et LREM. Selon les macronistes, les partis d’opposition ont une stratégie claire à savoir qu’il faut attaquer durement Macron pour l’empêcher d’être au second tour et être ainsi se trouver face à Marine Le Pen pour être élu. 
 
LE BRIEF POLITIQUE
 

Maintien des troupes au Sahel


Lors du sommet du G5 Sahel de N'Djamena, Emmanuel Macron a rencontré les dirigeants du G5 Sahel (Tchad, Niger, Mauritanie, Mali, Burkina Faso) via une visioconférence mardi dernier. Il a été annoncé lors de cet évènement que la France restera engagée au Sahel pour lutter contre le terrorisme. l’allègement du dispositif «Barkhane» n'était donc pas à l’ordre du jour. Le président n'a pas manqué d'exprimer son souhait de voir les pays de la région assumer le relais militaire et politique.

Loi séparatisme


L'Assemblée nationale a largement adopté le projet de loi "confortant le respect des principes de la République" en première lecture. Le résultat a affiché le recueillement de 347 voix, et 151 voix contre, sur 498 suffrages exprimés. Il sera examiné en séance au Sénat à partir du 30 mars.
Une nouvelle qui semble inquiéter le monde associatif, qui s'interroge sur les raisons motivant le nouveau "contrat d'engagement républicain" pour les associations recevant des subventions, prévu dans ce projet de loi.

Inquiétudes autour de l'état d'urgence sanitaire


Inquiets du « danger démocratique » que représente la prolongation de l'état sanitaire d'urgence, dix députés membres de La république en marche (LREM) ont envoyé un courrier à Jean Castex pour demander la fin de cette dernière. Issus du courant "En Commun !", interne à La République en marche, ces députés souhaitent que ce recours à l'état d'urgence soit mieux encadré et proposent ainsi de l’inscrire dans la Constitution.

Une école pour promouvoir la diversité sociale en politique


L’ancien ministre socialiste Arnaud Montebourg  lance l'«École de l'Engagement», une nouvelle école pour «former les personnes issues de catégories populaires» et les «aider à briser le plafond de verre institutionnel qui aboutit à une uniformité néfaste de la vie politique française». 
Une école qui aura à sa tête Philippe Brun, un magistrat défenseur du mouvement des «gilets jaunes».
 
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  Par Pierre-Louis Julien & Jaëlle Nouvel  

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