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L'actu politique du 27 Avril 2021

27 avril 2021 Revue de presse
Publié par Jaëlle NOUVEL
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AEGE - LE RÉSEAU D'EXPERTS EN INTELLIGENCE ÉCONOMIQUE

CLUB RELATIONS PUBLIQUES
Chaque semaine, toute l'information politique.                         N°21            27 Avril 2021
A LA UNE
 

L’exécutif, une nouvelle fois confronté à un attentat islamiste

Durant la semaine, le thème de la sécurité est revenu brutalement dans le débat politique et l’exécutif a dû faire face à une dissonance cognitive en termes de communication. Dans les colonnes du Figaro, le président Macron a proclamé son objectif que les Français puissent vivre dans une France paisible. Le déplacement à Montpellier voulait afficher le bilan en matière régalienne de la majorité présidentielle. 
La communication autour de la France paisible a volé en éclats avec l’attentat de Rambouillet. En effet, un tunisien qui a été régularisé en 2019 a tué un agent administratif de la police par deux coups de couteau. Les premiers éléments de l’enquête montrent que cet individu s’est radicalisé et qu’il a repéré les lieux. Suite à cet attentat islamiste, les oppositions notamment le Rassemblement national a clairement dénoncé l’attitude d’impuissance et de mollesse du gouvernement sur cette question-là. En outre, Marine Le Pen a pointé la politique migratoire française et annoncé que si elle était élue présidente, les régularisations prendraient fin. De son côté, Les Républicains ont déploré qu’une fois encore les forces de l’ordre soient les victimes et réclament des actions concrètes. Face à ces critiques, le gouvernement par la voix du porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a dénoncé les “vautours”.
Pour répondre aux interrogations et aux débats suscités par ce nouvel acte terroriste, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé qu’un nouveau projet de loi antiterroriste sera présenté en Conseil des ministres mercredi. 
L’objectif de ce nouveau texte est de pérenniser les dispositions de la loi antiterroriste de 2017 et de la loi renseignement de 2015. La dernière loi sur le terrorisme a permis d’expérimenter des mesures pendant trois ans des visites domiciliaires, mesures individuelles de contrôle, l’instauration de périmètre de sécurité et la fermeture des lieux de culte. Ces mesures doivent se terminer au 31 juillet 2021. 
Le nouveau texte inclut l’allongement jusqu’à deux ans de la période durant laquelle les personnes condamnées pour terrorisme pourront faire l’objet de mesures de contraintes administratives après leur sortie de prison. Le gouvernement veut intensifier le recours aux algorithmes pour identifier les loups solidaires qui voudraient passer à l’acte car ceux-ci ne laissent plus que des traces numériques. 
Ces annonces ont été diversement accueillies. Certains dénoncent une “énième loi antiterroriste” et une “atteinte aux libertés individuelles” alors que d’autres indiquent que le gouvernement ne prend pas la mesure de la guerre qu’ont déclarée les islamistes à la France.

Covid 19 : Le gouvernement tente de donner un horizon aux Français

Malgré une situation sanitaire précaire en raison d’un plateau haut en réanimation, le gouvernement lors d’une conférence de presse a annoncé une levée progressive des mesures de freinage. Concrètement, une partie des élèves reprennent comme prévu le chemin de l’école, les limitations de déplacement prendront fin le 3 mai. 
Toutefois, s’agissant de la réouverture des commerces, des terrasses, des lieux culturels et la reprise des activités sportives, le gouvernement se montre très prudent et entretient le flou autour d’une possible réouverture dès la mi-mai. Cette réouverture se fera par étapes et dépendra de la situation sanitaire dans chaque territoire. Ainsi, on aurait une réouverture territorialisée. Une liste des premières activités qui pourraient reprendre n’a pas encore été fixée. Enfin, concernant le couvre-feu à 19h est maintenu car l'exécutif en raison de la situation épidémiologique qui reste très tendue.  
Le Premier ministre Jean Castex indique que le pic de l’épidémie semble être atteint et que la situation pourrait permettre d’espérer une décrue. Il a encouragé les Français à se faire vacciner avec AstraZeneca malgré la défiance qui se manifeste. Certains centres de vaccination doivent fermer faute de demandeurs et des vidéos montrant des médecins jetés des doses d’AstraZeneca sont nombreuses. Face à l’émergence des variants brésiliens et indiens, le chef du gouvernement a annoncé le renforcement des contrôles pour les voyageurs arrivant du Brésil, d’Argentine, du Chili, d’Afrique du Sud et d’Inde. Ainsi, un voyageur devra se soumettre à un test à son arrivée et observer une quarantaine stricte de 10 jours qui sera contrôlée par les forces de l’ordre.
 

Peine de prison automatique pour les agresseurs de policiers : accrochage entre Xavier Bertrand et Eric Dupont-Moretti

Sur Europe 1, le candidat à la présidentielle et président du Conseil régional des Hauts-de-France Xavier Bertrand a proposé d’instaurer une peine de prison automatique pour toute 
infraction à l’encontre d’un dépositaire de l’autorité publique. Pour faire adopter son texte, il prévoit de le soumettre à référendum.  Plus largement, il dénonce l’impunité des agresseurs de policiers, de pompiers et de maires qui sont selon lui condamnés à de simples rappels à la loi. 
Cette proposition fait suite à l’émoi suscité par le verdict du procès en appel de Viry-Châtillon. Pour de nombreux policiers, ce verdict favorisera le sentiment d’impunité des délinquants. 
Le garde des Sceaux, Éric Dupont-Moretti a vivement réagi et sa réaction a provoqué une polémique. En effet, par un tweet, il a répondu au candidat à la présidentielle en ces termes : “Monsieur Bertrand propose donc une modification de la constitution pour envoyer en prison automatiquement toute personne interpellée sans preuve, ni procès. Aucun policier, aucun magistrat n’acceptera de substituer le principe de la Justice à la logique de la rafle”. Ce dernier mot a aussitôt suscité une polémique car il renvoie à la rafle des juifs lors du Vel d’Hiv en 1942 par les policiers.
Le lendemain sur RTL, le ministre de la Justice a tenté un rétropédalage en précisant ses propos : “J’ai parlé non pas de rafle, mais de logique de rafle”. Ces propos n’ont pas convaincu. 
Au sein de la majorité présidentielle, on regrette les propos du ministre car ils alimentent selon les propos du Premier ministre “les polémiques autoportées" et surtout ils ont mis en lumière Xavier Bertrand car les médias ont parlé de sa proposition. D’autres dans le camp macroniste indiquent que Dupont-Moretti a parfaitement rempli sa mission de porte-flingue de la macronie. Lors de sa nomination ministérielle, il aurait eu pour mission de mener le combat verbal contre Marine Le Pen et Xavier Bertrand. Le camp présidentiel salue une attitude de plus en plus politique du ministre. 

Marlène Schiappa agace la majorité présidentielle

Dimanche dernier dans les colonnes du Journal du Dimanche, la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté Marlène Schiappa annonçait la mise en place d’états généraux de la laïcité qui doit déboucher sur une grande consultation auprès des jeunes qui selon
de nombreuses enquêtes auraient une vision plus communautariste de la société. 
Son initiative a suscité de nombreuses critiques tant de l’opposition que des syndicats mais aussi plus surprenant de la part du président Macron. En effet, lors du Conseil des ministres selon des propos rapportés, il aurait déclaré : “On n’a pas besoin de colloque, de forum ou de je ne sais quoi. Si c’est pour regarder le film de Caroline Fourest sur Tariq Ramadan, on l’a déjà vu, on a bien compris. Les Français s’en fichent et moi aussi. Il y a une loi, il faut l’appliquer”. 
Il n’a pas apprécié que la ministre organise un débat autour de la laïcité et qu’elle n’évoque pas tous les détails liés à son organisation alors que la loi confortant les principes républicains, plus communément appelée loi contre les séparatismes vient d’être votée. Pour lui, elle aurait dû organiser un débat avant et pas après. Le président veut que désormais la loi s’applique et qu’on n’organise pas des débats qui pourraient déboucher sur des polémiques. 
Politiquement, cet échange entre le président et sa ministre illustre parfaitement le fait que le chef de l’Etat est mal à l’aise sur ce sujet car ses convictions penchent plutôt vers une interprétation plus libérale de la laïcité alors que l’ancienne secrétaire d’Etat chargé de l’égalité entre les Femmes et les Hommes incarne une vision plus dure sur cette question-là. 
La ministre a voulu éteindre le début de polémique en déclarant : “C’est vrai que j’ai un défaut énorme : des convictions. Cela dérange ceux qui en ont d’autres, ce que je respecte. Cela dérange encore plus ceux qui n’en ont aucune, comme les courageux anonymes n’ayant d’arguments que la calomnie. Ce n’est pas grave ! Je garde les convictions”. 
Marlène Schiappa a de nouveau agacé des membres de la majorité présidentielle en jugeant que Cyril Hanouna devrait “coprésenter le débat de l’entre-deux-tours”. 
La ministre chargée de la Citoyenneté a des détracteurs mais aussi des partisans dans le camp présidentiel, ces derniers saluent sa réussite à s’imposer comme l’une des figures phares du gouvernement et parfaitement identifiées des Français.
 
LE BRIEF POLITIQUE
 

Parlement


Castex saisit le conseil constitutionnel sur l'article 24 : C’est avec l’objectif affiché de lever « tout doute » que le premier ministre, Jean Castex, a saisi le Conseil constitutionnel concernant le très controversé article 24 de la loi relative à la sécurité globale, qui vise notamment à protéger les forces de l'ordre contre toute volonté malveillante de les identifier. Ainsi, dans un communiqué émis jeudi 22 avril, Matignon a déclaré vouloir s’assurer de la « conformité de ces dispositions aux principes garantis par notre Constitution au moment de leur mise en œuvre ».

Armée


Tribune de militaires dans Valeurs actuelles : La tribune publiée mercredi 21 avril dans Valeurs Actuelles signée par plusieurs généraux à la retraite, dans laquelle ils demandent au chef de l'Etat de défendre les valeurs de la civilisation contre "la horde des banlieues". Une lettre de Marine Le Pen les invitant à la rejoindre pour la présidentielle de 2022 s’est greffée à cette tribune. Cette publication n’a pas manqué d’indigner le gouvernement, des sanctions ont été promise par la ministre des Armées.

Loi


Projet de loi sur l'irresponsabilité pénale : Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, a annoncé dimanche un projet de nouvelle loi sur l’irresponsabilité pénale. Ce texte sera présenté fin mai en conseil des ministres. L’annonce de ce texte intervient alors que plus de 25 000 personnes ont manifesté, ce dimanche, en France, pour contester l’impossibilité de juger le meurtrier d’une sexagénaire juive.

Elections régionales


Marlène Schiappa tête de liste à Paris : La ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur chargée de la Citoyenneté sera tête de liste LREM aux élections régionales de juin à Paris pour le compte de Laurent de Saint-Martin, député du Val-de-Marne, qui est lui tête de liste au niveau de l'Île-de-France. Elle compte faire campagne sur les sujets de sécurité et de laïcité dans la capitale.
 
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  Par Pierre-Louis Julien & Jaëlle Nouvel  

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