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L'actu politique du 31 Mars 2021

31 mars 2021 Revue de presse
Publié par Jaëlle NOUVEL
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AEGE - LE RÉSEAU D'EXPERTS EN INTELLIGENCE ÉCONOMIQUE

CLUB RELATIONS PUBLIQUES
Chaque semaine, toute l'information politique.                         N°17             31 Mars 2021
A LA UNE
 

Dégradation de la situation sanitaire : vers le scénario noir pour le gouvernement ?

Suite aux annonces gouvernementales pour freiner la propagation du virus, la situation sanitaire se dégrade très fortement dans plusieurs régions notamment en Ile-de-France et dans les Hauts-de-France. Cette situation est aggravée par la lenteur de la campagne de vaccination due en partie à des problèmes d’approvisionnement de doses et aux choix européens. Les oppositions et les médecins accusent le pouvoir exécutif d’avoir pris des mesures trop timides et tardives. Pour eux, si on n'accélère pas la campagne de vaccination, et si on ne décide pas de mesures plus drastiques comme le confinement, le pays prend la direction de la catastrophe sanitaire. En effet, de nombreux services de réanimation sont saturés. Les médecins estiment que si on ne confine pas tout de suite, ils seront obligés de choisir les patients qui iront en réanimation. 

La classe politique et certains médecins dénoncent de plus en plus l’attitude du président de la République de faire un pari sur le virus. En outre, le gouvernement se prend les pieds dans une bataille sémantique pour ne pas employer les termes de  “confinement” et de “vacinodromes”. 

Face à ces accusations, le président Macron a pris la parole à la fin du Conseil européen pour indiquer qu’il avait eu raison de ne pas reconfiner le pays et a précisé que : “Je peux vous affirmer que je n’ai aucun mea culpa à faire, aucun remords, aucun constat d’échec”. Il attend de voir l’effet des mesures pour prendre une décision. Toutefois, dans cette même intervention, il a reconnu que le gouvernement prendra de nouvelles mesures dans les prochaines semaines. 

Les oppositions ont immédiatement accusé le chef de l’Etat d’arrogance, de ne pas savoir reconnaître ses erreurs et de s’enferrer dans un choix déraisonné. 

Le gouvernement est pris dans la tourmente de la nouvelle flambée de l’épidémie et celui-ci se dirige de plus en plus vers le scénario noir tant redouté. En effet, le nombre de cas positif au Covid-19 augmente de plus en plus dans les écoles. Le pouvoir exécutif réaffirme sa volonté de maintenir l’enseignement mais il a dû se résoudre à prendre la décision de fermer une classe dès le premier cas de Covid-19 en zone de mesures de freinage de l’épidémie, ce qui aura pour conséquence de multiplier les fermetures de classes. Ce processus aura pour effet immédiat de ralentir l’activité économique car les parents seront amenés à garder leurs enfants. Pour éviter la fermeture des classes, des élus comme la présidente Les Républicains d’Ile-de-France proposent d’avancer les vacances de Pâques et de vacciner les enseignants. 

En parallèle, si la campagne de vaccination poursuit sa lenteur et la flambée épidémiologique continue, le confinement semble inéluctable.

Xavier Bertrand, en route vers l'Elysée ?

Dans un entretien accordé à l’hebdomadaire Le Point, le président de la région des Hauts-de-France s’est déclaré candidat à l’élection présidentielle de 2022. Son identité politique s’inscrit dans le gaullisme social, la droite populaire, la restauration de l’autorité de l’Etat et la République des territoires.  Il veut axer sa campagne sur un triptyque : France fière, redressée et réconciliée. Il a esquissé quelques pistes pour son programme présidentiel : abaissement de la majorité pénale à 15 ans, période de sûreté de 50 ans pour les terroristes, loi quinquennale de sécurité, peines minimales automatiques, participation des salariés dans les entreprises, l’instauration de quotas migratoires et l’expulsion automatique des migrants déboutés du droit d’asile et la retraite à 65 ans.
Son annonce de candidature a pour objectif de court-circuiter toute autre velléité de candidature à droite et de s’imposer comme le seul candidat capable de battre largement Marine Le Pen en opérant un large rassemblement d’électeurs qui refuseraient de voter pour Emmanuel Macron en cas de duel avec la présidente du Rassemblement national.
Toutefois, le chemin de Xavier Bertrand vers la présidentielle est semé d'embûches. En effet, dans ce même entretien, il a indiqué qu’il refuserait de participer à une éventuelle primaire de la droite car il estime qu’il ne doit avoir aucun filtre entre lui et le peuple français. Ainsi, il veut revenir à une conception gaullienne du pouvoir. Mais, à droite, l’annonce de sa candidature a irrité des membres du parti Les Républicains. Un front anti-Bertrand commence à se former car de nombreux ténors de la droite estiment que la primaire, ou tout autre système de départage, reste la meilleure solution pour choisir un candidat représentant la droite.
Ses opposants à droite ont souligné que l’annonce de sa candidature n’est pas une surprise puisqu’il ne faisait aucun mystère de ses intentions. D’ailleurs, Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat et probable candidat, a déclaré que la droite organisera bel et bien une primaire.
Pour tuer le match, Xavier Bertrand compte multiplier les prises de parole, les déplacements pour s’installer définitivement dans les sondages comme le candidat qui pourrait troubler le duel annoncé Macron-Le Pen.
La majorité présidentielle a jugé indécente sa déclaration de candidature en raison de la situation sanitaire mais en coulisses, certains s’inquiètent de sa candidature.
Le reste de la classe politique estime que Xavier Bertrand veut enjamber l’élection régionale en Hauts-de-France et qu’il méprise les habitants de cette région.
L’élection régionale dans les Hauts-de-France servira de test grandeur nature pour l’ancien ministre de la Santé car il devra faire face à une gauche unie dès le premier tour, un Rassemblement national puissant et la majorité présidentielle qui attend qu’il trébuche et soit contraint de s’allier avec elle pour conserver la présidence du Conseil régional.
 

Responsabilité indéniable mais pas de complicité française dans le génocide rwandais

La commission présidée par l’historien Vincent Duclert sur le génocide rwandais a remis son rapport au président Macron, celui-ci s’articule autour de trois axes : l’aveuglement de l’Etat français,  le président Mitterrand a ignoré les alertes
et la non-complicité française dans le génocide. Pour arriver à ces conclusions, les historiens composant la commission ont eu accès aux archives de la présidence de la République, du Premier ministre, de l’armée et de la DGSE.
Premièrement, le rapport souligne que la France a suivi sans discernement la politique raciste, violente et corrompue du président hutu de l’époque. En effet, elle était fortement impliquée au Rwanda depuis l’indépendance et a vu la rébellion ougando-tutsi sous l’angle d’une interférence anglo-saxonne dans son pré carré. Ainsi, le gouvernement a appuyé militairement et diplomatiquement le régime rwandais. Ensuite, il se désengage et ne condamne pas les premiers massacres en appuyant la formation d’un gouvernement rassemblant le gouvernement hutu et la rébellion tutsi. Enfin, le rapport pointe la réaction tardive de la France.
Deuxièmement, les historiens pointent le rôle de François Mitterrand lors du génocide, celui-ci a voulu protéger jusqu’au bout le gouvernement hutu car il était proche du président rwandais. C’est à l’Élysée que toutes les décisions ont été prises. Les mises en garde ont été ignorées. 
Troisièmement, le rapport souligne que la France ne peut pas être accusée de complicité envers le génocide commis à l’encontre des tutsis car l’Opération Turquoise a voulu protéger les tutsis des massacres. Les historiens précisent que les documents examinés ont démontré que les autorités françaises n’avaient en aucun eu une attitude tendant à la complicité intentionnelle envers l’entreprise génocidaire. 
Toutefois, la commission indique qu’elle n’a pas eu accès à tous les documents. De son côté, le gouvernement actuel du Rwanda dirigé par l’ancien leader tutsi de la rébellion a salué ce pas qui va “dans le sens d’une compréhension commune du rôle de la France”.

Climat inflammable entre le gouvernement et EELV

Après Bordeaux, Grenoble et Lyon, voilà que la nouvelle majorité écologiste de Strasbourg suscite une polémique au retentissement national et débouche sur une situation très tendue entre le gouvernement et EELV.
Tout démarre quand lundi dernier, le conseil municipal présidé par la maire Jeanne Barseghian accorde une subvention de 2,5 millions d’euros pour la construction de la mosquée Eyyub Sultan portée par l’association jugée proche de la Turquie, défendant un islam politique et qui a refusé de signer la Charte des principes de l’islam.
Sur le plan juridique, le vote de la subvention est tout à fait légal en raison de la particularité locale. En effet, les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle sont régis par le concordat de 1801. Ainsi, les collectivités ont le droit de subventionner la construction de lieux de culte. 
Ce vote s’est invité dans le débat public en raison de l’identité de l’association qui est adossée à la construction de la mosquée, celle-ci est très proche du président turc qui prône un islam politique et instrumentalise les Européens d’origine turque pour servir son projet politique. Dans un documentaire sur le président turc diffusé sur France 5, le président Macron a accusé Erdogan de vouloir déstabiliser la future élection présidentielle. 
Suite au vote de la délibération, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a dénoncé ce vote et a demandé à la préfète de déférer la délibération au tribunal administratif. L’entourage du ministre souligne que cette association pose un véritable problème car elle refuse de condamner explicitement l’homophobie et l’apostasie.  La polémique a enflé quand certains journalistes et Hommes politiques ont souligné qu’en même temps la mairie de Strasbourg a refusé de signer le texte dénonçant l’antisémitisme. 
Face aux accusations de complaisance avec l’islamisme et d’acceptation d’une ingérence étrangère, la maire de Strasbourg a réagi en indiquant que le versement effectif de la subvention fera l’objet d’un nouveau vote et a proposé d’intégrer plusieurs clauses comme le respect de la Charte des principes de l’islam. Elle a ajouté que l’Etat n’a formulé aucune inquiétude sur le projet et l’association. Ces déclarations ont fait vivement réagir la préfète qui a indiqué avoir prévenu la maire. 
La polémique a enflé quand la ministre déléguée Marlène Schiappa a déclaré que : “les écologistes flirtent de plus en plus dangereusement avec les thèses de l’islamisme radical”. Ces propos ont enflammé les relations déjà tendues entre la majorité présidentielle et EELV. En réaction, EELV sous l’impulsion de son secrétaire national Julien Bayou a décidé de porter plainte en diffamation contre le ministre Darmanin.
 
LE BRIEF POLITIQUE
 

Election présidentielle 2022


Dupond Moretti prêt à bringuer un mandat politique : Le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti déclare s'engager pour "aider" Emmanuel Macron lors de la présidentielle de 2022 et "n'exclut plus" de se présenter à un scrutin sous l'étiquette de sa majorité, dans un entretien à paraître dans le Journal du Dimanche. Son soutien pourrait aller jusqu'à briguer un mandat sous les couleurs de la majorité présidentielle.
 

Loi


Manifestation loi climat : De nombreuses manifestations ont eu lieu dimanche 28 mars dans toute la France, pour réclamer "une vraie loi climat", alors que le projet de loi "Climat et Résilience", jugé insuffisant par les défenseurs de l'environnement, arrive lundi 29 mars à l'Assemblée nationale. Les organisateurs revendiquent 110 000 manifestants dans toute la France, dont 55 000 à Paris.
 

Elections régionales


Réunions non-mixtes : Samedi 27 mars 2021, Audrey Pulvar était l'invitée d'Apolline de Malherbe sur BFMTV. Interrogée sur l'organisation de réunions "non-mixtes", la candidate aux régionales en Ile-de-France s’est exprimée en faveur des « réunions réservées » aux personnes discriminées, invitant les hommes et les femmes blancs à écouter et se taire.  Des propos qui suscité l’indignation de la droite et la division au sein de la gauche, entre ceux qui prennent sa défense et ceux qui prônent un universalisme dans la lutte anti-raciste.
 

  Parlement


Passeport sanitaire : Le Parlement européen prévoit de valider le passeport sanitaire début juin dans le but de faciliter les déplacements cet été. La date du vote est fixée à début a déclaré l'eurodéputé en charge du dossier.
 
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  Par Pierre-Louis Julien & Jaëlle Nouvel  

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