Le référentiel de formation en intelligence économique (IE) bien accueilli
03 juin 2005
Association
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L'association vous propose de lire le compte rendu du colloque sur le référentiel de formation en intelligence économique.
Celui-ci est disponible là où nous l'avons trouvé,
http://www.netcost-security.fr/fr/default.php?numarticle=356
(nous profitons de l'instant pour remercier l'auteur)
ou en cliquant sur "suite" ci-dessous.
Première conférence nationale sur l'Intelligence économique Lundi 23 mai dans les locaux de IHEDN, Alain Juillet a présenté les auteurs du référentiel de formation en IE. De très nombreux participants ont répondu à son appel.
Trois débats ont permis d'aborder la problématique de la formation en Intelligence économique sous divers éclairages : place du référentiel dans la politique de formation, besoins des entreprises en IE, insertion professionnelle des jeunes diplômés en IE. Les débats étaient ouverts et sans langue de bois.
Dans son discours d'accueil, le Général de corps d'armée Xavier de Zuchowicz, Directeur de IHEDN (Institut des hautes études de Défense Nationale) et de l'enseignement militaire supérieur et du CHEM (Centre des hautes études militaires) a rappelé le rôle précurseur tenu par IHEDN en formation IE depuis 1996. La notion de Défense Nationale a t-il rappelé recouvre les concepts de défense civile, militaire et économique :
« L'intelligence économique est donc une conception élargie de la Défense Nationale et c'est un réflexe stratégique».
Lors de son discours d'introduction, Alain Juillet, l'un des principaux acteurs de la dynamique IE en France avec le relais médiatique du député Bernard Carayon a souligné que « l'IE, c'est la sécurité économique ». La priorité selon le haut responsable doit s'afficher dans la formation et la sensibilisation des français à l'IE.
Le problème car il y en a, c'est l'hétérogénéité des formations, d'où l'idée d'une IE à la française basée sur une approche consensuelle.
Alain Juillet a par ailleurs reconnu que les emplois dans le secteur occupé par l'IE ne sont pas au rendez-vous face à la demande des jeunes diplômés. Il demande aux entreprises de ne pas considérer l'IE comme un piège mais une réelle opportunité. Pour « valoriser » et « vendre » l'IE à toutes les entreprises et pas seulement aux grandes « déjà sensibilisées », la création d'un doctorat est à l'étude.
Le référentiel comporte cinq pôle présentés par une partie des membres de la commission consultative sur la formation en IE : Nicolas Moinet (Université de Poitiers), Serge Perrine (France Télécom), Henri Dou (Faculté d'Aix en Provence), Daniel Rouach (ESCP-EAP) et Christian Harbulot (Ecole de guerre économique). Des personnalités telles que l'Amiral Lacoste, Alice Guilhon du CERAM (Sophia Antipolis), Sylvaine Corcaud (Servier) ont salué la travail accompli par la commission notamment en terme de synthèse.
Le référentiel (voir le site de Netcost&Security) renferme en plus de la définition de l'IE les fameux pôles : Environnement international et compétitivité, intelligence économique et organisation, Management de l'information et des connaissances, Protection et défense du patrimoine informationnel et des connaissances, influence et contre-influence.
A l'occasion de tables rondes dont la première animée par Jacqueline Sala, rédactrice en chef de Veille Magazine, des voix se sont élevées pour pointer les progrès mais aussi les problèmes de l'IE. Si Patrick Cansell, responsable IE de GIAT Industrie souligne le rôle majeur de l'IE pour les choix marketing d'autres semblent en apparence limitée l'IE à des prestations externes comme Jean-François Barth de Dassault Aviation.
Mais a souligné Alain Juillet ce n'est pas parce que l'IE n'existe pas dans ces groupes c'est tout simplement parce que chaque collaborateur de Dassault Aviation a déjà en tête les principes fondamentaux de l'IE. Et c'est là effectivement l'un des points fondamentaux du débat actuel sur l'IE.
Ou placer le curseur et comment le déplacer en n'ayant plus peur de prononcer les mots intelligence économique devant une direction générale ? Qu'on la nomme Veille, protection économique, propriété intellectuelle, risk management, bon nombre de grands groupes maîtrisent l'IE sans l'avoir formalisée. C'est précisément l'intérêt du référentiel présenté à cette occasion. Sans doute imparfait, ce rapport a le mérite de rassembler les fondamentaux indispensables pour construire la politique IE propre à chaque culture d'entreprise.
Ces fondamentaux sont d'ailleurs tellement nombreux que Jacqueline Sala s'interroge : ne faudrait-il pas déjà des spécialistes IE plutôt que des généralistes ? Question fondamentale au regard de certaines interventions. Pour Jacques Suspène (Safran) l'IE a trois cœurs de métier : gestion des risques, propriété intellectuelle, protection économique. Pour Marcel Lebadezet responsable Veille Framatome-ANP les besoins internes en IE restent limités mais « il manque des généralistes ».
Personne n'est tout à a fait d'accord d'autant que le marche de l'emploi ignore l'IE « en interne ». Selon l'étude publiée par Veille Magazine et réalisée par la CRCI de Lorraine (tout le détail sur le site www.lorraine.cci.fr), 8 entreprises françaises sur 10 ne veulent pas créer de postes internes et préfèrent opter pour une mission de recueil d'informations confiée à des cabinets externes.
Le général Jean-Bernard Pinatel, Président de Datops Consulting souligne le niveau indispensable que doivent posséder les analystes IE : maîtrise de trois langues, d'outils technologiques propres à la gestion, recherche, veille, classement et valorisation de l'information et diplôme d'un niveau DESS dans le secteur traité.
Si la plupart des participants à cette première conférence nationale sur l'Intelligence économique reconnaissent le rôle incontournable des cabinets de conseils spécialisés en IE, beaucoup constatent que le marché de l'emploi dans ce domaine reste préoccupant. Sur 125 000 postes de cadres diffusés par l'APEC, à peine 70 concernaient en 2004 les métiers de l'IE.
Certains métiers comme ceux liés à la documentation évoluent vers l'IE mais les habilitations officielles d'une formation de type cursus notamment de la part du Ministère de l'Education Nationale ne semblent pas à l'ordre du jour. Son représentant, Didier Truchet de la direction de l'enseignement supérieur a émis des réserves sur le référentiel proposé le jugeant « inachevé » tant au niveau du diplôme (licence, master) qu'au plan du nombre d'heures « programmées ». Un constat qui n'a pas été du goût de Christian Harbulot (Ecole de guerre économique) et qui l'a fait savoir !
Visiblement le clivage subsiste encore entre une approche novatrice, gagnante, consciente d'une nécessaire sensibilisation de l'IE en France en collaboration avec des acteurs du secteur privé et certains fonctionnaires apparemment sur la défensive. C'est le lot de toute nouvelles disciplines. Alain Juillet a rappelé qu'aucun décideur ne peut échapper aux apports de l'IE et qu'un chef ne se fait pas uniquement avec des diplômes mais aussi et surtout sur le « terrain ». « Qui croyait au marketing dans les années 70, quelle école de commerce peut en faire l'économie en 2005 ? » a t-il martelé avant de souligner le soutien et la pression constante du cabinet du Premier ministre pour que l'IE s'impose en France. « D'autres pays l'utilisent systèmatiquement, comment faire pour être meilleur alors que des American Post existent en France, des missions d'études se multiplient sur notre territoire venues d'Inde et d'ailleurs sans omettre la présence de pseudos étudiants chinois ».
No comment.
Jean Philippe Bichard
Celui-ci est disponible là où nous l'avons trouvé,
http://www.netcost-security.fr/fr/default.php?numarticle=356
(nous profitons de l'instant pour remercier l'auteur)
ou en cliquant sur "suite" ci-dessous.
Première conférence nationale sur l'Intelligence économique Lundi 23 mai dans les locaux de IHEDN, Alain Juillet a présenté les auteurs du référentiel de formation en IE. De très nombreux participants ont répondu à son appel.
Trois débats ont permis d'aborder la problématique de la formation en Intelligence économique sous divers éclairages : place du référentiel dans la politique de formation, besoins des entreprises en IE, insertion professionnelle des jeunes diplômés en IE. Les débats étaient ouverts et sans langue de bois.
Dans son discours d'accueil, le Général de corps d'armée Xavier de Zuchowicz, Directeur de IHEDN (Institut des hautes études de Défense Nationale) et de l'enseignement militaire supérieur et du CHEM (Centre des hautes études militaires) a rappelé le rôle précurseur tenu par IHEDN en formation IE depuis 1996. La notion de Défense Nationale a t-il rappelé recouvre les concepts de défense civile, militaire et économique :
« L'intelligence économique est donc une conception élargie de la Défense Nationale et c'est un réflexe stratégique».
Lors de son discours d'introduction, Alain Juillet, l'un des principaux acteurs de la dynamique IE en France avec le relais médiatique du député Bernard Carayon a souligné que « l'IE, c'est la sécurité économique ». La priorité selon le haut responsable doit s'afficher dans la formation et la sensibilisation des français à l'IE.
Le problème car il y en a, c'est l'hétérogénéité des formations, d'où l'idée d'une IE à la française basée sur une approche consensuelle.
Alain Juillet a par ailleurs reconnu que les emplois dans le secteur occupé par l'IE ne sont pas au rendez-vous face à la demande des jeunes diplômés. Il demande aux entreprises de ne pas considérer l'IE comme un piège mais une réelle opportunité. Pour « valoriser » et « vendre » l'IE à toutes les entreprises et pas seulement aux grandes « déjà sensibilisées », la création d'un doctorat est à l'étude.
Le référentiel comporte cinq pôle présentés par une partie des membres de la commission consultative sur la formation en IE : Nicolas Moinet (Université de Poitiers), Serge Perrine (France Télécom), Henri Dou (Faculté d'Aix en Provence), Daniel Rouach (ESCP-EAP) et Christian Harbulot (Ecole de guerre économique). Des personnalités telles que l'Amiral Lacoste, Alice Guilhon du CERAM (Sophia Antipolis), Sylvaine Corcaud (Servier) ont salué la travail accompli par la commission notamment en terme de synthèse.
Le référentiel (voir le site de Netcost&Security) renferme en plus de la définition de l'IE les fameux pôles : Environnement international et compétitivité, intelligence économique et organisation, Management de l'information et des connaissances, Protection et défense du patrimoine informationnel et des connaissances, influence et contre-influence.
A l'occasion de tables rondes dont la première animée par Jacqueline Sala, rédactrice en chef de Veille Magazine, des voix se sont élevées pour pointer les progrès mais aussi les problèmes de l'IE. Si Patrick Cansell, responsable IE de GIAT Industrie souligne le rôle majeur de l'IE pour les choix marketing d'autres semblent en apparence limitée l'IE à des prestations externes comme Jean-François Barth de Dassault Aviation.
Mais a souligné Alain Juillet ce n'est pas parce que l'IE n'existe pas dans ces groupes c'est tout simplement parce que chaque collaborateur de Dassault Aviation a déjà en tête les principes fondamentaux de l'IE. Et c'est là effectivement l'un des points fondamentaux du débat actuel sur l'IE.
Ou placer le curseur et comment le déplacer en n'ayant plus peur de prononcer les mots intelligence économique devant une direction générale ? Qu'on la nomme Veille, protection économique, propriété intellectuelle, risk management, bon nombre de grands groupes maîtrisent l'IE sans l'avoir formalisée. C'est précisément l'intérêt du référentiel présenté à cette occasion. Sans doute imparfait, ce rapport a le mérite de rassembler les fondamentaux indispensables pour construire la politique IE propre à chaque culture d'entreprise.
Ces fondamentaux sont d'ailleurs tellement nombreux que Jacqueline Sala s'interroge : ne faudrait-il pas déjà des spécialistes IE plutôt que des généralistes ? Question fondamentale au regard de certaines interventions. Pour Jacques Suspène (Safran) l'IE a trois cœurs de métier : gestion des risques, propriété intellectuelle, protection économique. Pour Marcel Lebadezet responsable Veille Framatome-ANP les besoins internes en IE restent limités mais « il manque des généralistes ».
Personne n'est tout à a fait d'accord d'autant que le marche de l'emploi ignore l'IE « en interne ». Selon l'étude publiée par Veille Magazine et réalisée par la CRCI de Lorraine (tout le détail sur le site www.lorraine.cci.fr), 8 entreprises françaises sur 10 ne veulent pas créer de postes internes et préfèrent opter pour une mission de recueil d'informations confiée à des cabinets externes.
Le général Jean-Bernard Pinatel, Président de Datops Consulting souligne le niveau indispensable que doivent posséder les analystes IE : maîtrise de trois langues, d'outils technologiques propres à la gestion, recherche, veille, classement et valorisation de l'information et diplôme d'un niveau DESS dans le secteur traité.
Si la plupart des participants à cette première conférence nationale sur l'Intelligence économique reconnaissent le rôle incontournable des cabinets de conseils spécialisés en IE, beaucoup constatent que le marché de l'emploi dans ce domaine reste préoccupant. Sur 125 000 postes de cadres diffusés par l'APEC, à peine 70 concernaient en 2004 les métiers de l'IE.
Certains métiers comme ceux liés à la documentation évoluent vers l'IE mais les habilitations officielles d'une formation de type cursus notamment de la part du Ministère de l'Education Nationale ne semblent pas à l'ordre du jour. Son représentant, Didier Truchet de la direction de l'enseignement supérieur a émis des réserves sur le référentiel proposé le jugeant « inachevé » tant au niveau du diplôme (licence, master) qu'au plan du nombre d'heures « programmées ». Un constat qui n'a pas été du goût de Christian Harbulot (Ecole de guerre économique) et qui l'a fait savoir !
Visiblement le clivage subsiste encore entre une approche novatrice, gagnante, consciente d'une nécessaire sensibilisation de l'IE en France en collaboration avec des acteurs du secteur privé et certains fonctionnaires apparemment sur la défensive. C'est le lot de toute nouvelles disciplines. Alain Juillet a rappelé qu'aucun décideur ne peut échapper aux apports de l'IE et qu'un chef ne se fait pas uniquement avec des diplômes mais aussi et surtout sur le « terrain ». « Qui croyait au marketing dans les années 70, quelle école de commerce peut en faire l'économie en 2005 ? » a t-il martelé avant de souligner le soutien et la pression constante du cabinet du Premier ministre pour que l'IE s'impose en France. « D'autres pays l'utilisent systèmatiquement, comment faire pour être meilleur alors que des American Post existent en France, des missions d'études se multiplient sur notre territoire venues d'Inde et d'ailleurs sans omettre la présence de pseudos étudiants chinois ».
No comment.
Jean Philippe Bichard
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