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L'actu politique du 04 Mai 2021

04 mai 2021 Revue de presse
Publié par Jaëlle NOUVEL
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AEGE - LE RÉSEAU D'EXPERTS EN INTELLIGENCE ÉCONOMIQUE

CLUB RELATIONS PUBLIQUES
Chaque semaine, toute l'information politique.                         N°22            04 Mai 2021
A LA UNE
 

Macron veut tourner la page de la crise sanitaire et se projeter vers 2022

Dans un entretien accordé à la presse quotidienne régionale, le président Emmanuel Macron a voulu donner une perspective aux Français en dévoilant que le déconfinement s’effectuera en 4 étapes. Le 3 mai, les restrictions de déplacement prennent fin, les collégiens de 4ème et de 3ème reprennent le chemin de l’école mais en demi-jauge, tout comme pour les lycéens. Le couvre-feu demeure et les commerces non-essentiels restent fermés. Le 19 mai, réouverture des terrasses, musées, cinémas, théâtres  commerces, établissements sportifs avec spectateurs et reprise des activités sportives dans les lieux couverts et de plein air. Le couvre-feu est repoussé à 21h. Le 9 juin, réouverture des cafés et restaurants en intérieur et mise en place d’un pass sanitaire pour permettre des rassemblements jusqu’à 5 000 personnes. Le président a précisé que ce pass ne sera pas obligatoire pour accéder aux lieux de vie quotidienne (commerces, restaurants, théâtres et cinémas) mais sera exigé pour assister à des matchs, festivals, foires et expositions. Le couvre-feu est repoussé à 23h. Enfin, le 30 juin, levée du couvre-feu mais maintien des gestes barrières et de la distanciation physique, les discothèques demeurent fermées. Toutefois, ces mesures pourraient ne pas entrer en vigueur si dans un département le taux d’incidence dépasse 400 cas pour 100 000 habitants. 
Cette intervention présidentielle a pour objectif de clore la page de la crise sanitaire et se tourner vers la présidentielle. Concrètement, il annonce qu’il va lancer une grande concertation afin de réparer les fractures françaises et veut placer l’humain en priorité face aux dégâts engendrés par la fermeture des écoles et des commerces. 
En vue de 2022, il entend poursuivre son œuvre réformatrice jusqu’au dernier quart d’heure pour simplifier les procédures et atténuer le choc de la crise sanitaire pour la jeunesse. Au centre de ses préoccupations, on retrouve l’industrie. La crise sanitaire a démontré les carences françaises dans ce secteur. Ainsi, pour réindustrialiser, il veut poursuivre la baisse du coût du capital et de la fiscalité sur l’investissement productif afin d’accélérer la recherche et les investissements. Enfin, pour faire face à l’augmentation de la dette due aux mesures de soutien, il promet qu’il n’y aura pas de hausse d’impôts. 
Quant à une éventuelle candidature pour un second mandat, le président entretient le flou mais parle d’inscrire son action dans le cadre d’une décennie. 
En réaffirmant sa volonté réformatrice, le président veut montrer à son électorat qu’il n’a pas abandonné sa promesse de 2017 de transformer la France. Toutefois, sa probable candidature est parsemée d’embuches : réussite de la campagne vaccinale, relance économique et sécurité.  

Tribune des militaires : une semaine de polémiques

Jamais autant une tribune n’a fait couler aussi d’encre et provoqué une avalanche de tweets, celle-ci témoigne de l’état d’esprit dans lequel se trouve une France soumise à de nombreux défis : économique, social, sécuritaire et sanitaire. Une semaine de polémiques a découlé après la diffusion dans l’hebdomadaire Valeurs actuelles d’une tribune de militaires, certains en retraite d’autres d’active dénonçant le délitement, l’islamisme, l'antiracisme qui conduit selon eux à une haine entre les communautés et la division des Français encouragée par le gouvernement. Pour y répondre  : “Par contre, si rien n’est entrepris, le laxisme continuera à se répandre inexorablement dans la société, provoquant au final une explosion et l’intervention de nos camarades d’active dans une mission périlleuse de protection de nos valeurs civilisationnelles et de sauvegarde de nos compatriotes sur le territoire national”. Cette phrase, qui peut être interprétée de différentes manières, a suscité un émoi dans la classe politique. 
La ministre des Armées, Florence Parly et le gouvernement ont condamné cette tribune et surtout la récupération politique de la présidente du Rassemblement national qui a enjoint les militaires de la rejoindre. Les différents membres du gouvernement ont dénoncé une Marine Le Pen indigne d’être la chef des armées après un soutien à une tentative de putsch. Cette surréaction du gouvernement n’a pas manqué d’interroger une partie de la classe politique puisque le gouvernement n’a pas réagi dans les premiers jours qui ont suivi la publication de cette tribune. 
Face à la polémique qui a enflé, la ministre des Armées a annoncé des sanctions et le chef d’état-major des armées, le général François Lecointre a dénoncé une politisation inacceptable de l’armée et a réclamé de fortes sanctions à l’encontre des signataires. 
Le débat politique s’est ensuite porté sur la réalité des propos des militaires. De nombreuses personnalités politiques ont dénoncé l’intervention de certains militaires dans le débat politique mais ont souligné que le constat dressé existe et qu’on doit y répondre. Un sondage Harris Interactive pour LCI a indiqué que 58% des Français approuvent la démarche des militaires et partagent largement le constat. 
Cette tribune illustre parfaitement le malaise politique qui existe en France puisque de nombreux Français croient que les militaires sont plus compétents que les politiques pour régler les problèmes qui traversent la France. 
Le gouvernement a été déstabilisé par cette tribune car elle appuie sur un point faible d’Emmanuel Macron à savoir la sécurité et la lutte contre l’islamisme. 
 

Régionales 2021 : Avis de tempête chez Les Républicains

Après un an et demi de crise sanitaire, la vie politique se décongèle et la perspective des régionales du mois de juin attise les tensions. Deux alliances nouées cette semaine font tanguer la barque au sein des Républicains alors que ce parti a de nombreuses chances de
conserver ses régions et d’en gagner certaines. Ces tensions sont nées en Bourgogne-Franche-Comté et en Provence-Alpes-Côte-d’Azur. 
L’alliance nouée entre le candidat LR Gilles Platret et Debout la France crée des remous. Dans une région actuellement dirigée par la socialiste Marie-Guite Dufay et où le RN croit en ses chances de l’emporter, Gilles Platret entend mettre toutes ses chances de son côté en s’alliant avec DLF qui réalise des scores non-négligeables. Ainsi, la tête de liste dans la Nièvre est DLF. Cette alliance suscite de nombreux remous du côté de certains LR, qui ont déclaré se retirer de la liste LR, et des centristes de l’UDI puisqu’ils rejettent une alliance avec un parti qui a appelé à voter Marine Le Pen en 2017. 
Toutefois, la situation politique dans cette région semble moins grave qu’en Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Là, la droite semble sur le point d’imploser. Dans une région où le RN réalise des scores importants et où la porosité entre électeurs LR et RN n’est pas ténue, la perspective de voir le candidat RN Thierry Mariani l’emporter a décidé l’actuel président LR du Conseil régional Renaud Muselier et candidat à sa réélection de nouer une alliance dès le premier tour avec la liste de la majorité présidentielle dont la tête de liste est Sophie Cluzel. 
Dans Le JDD, le Premier ministre Jean Castex a annoncé la conclusion de cette alliance et le retrait de la liste LREM. L’annonce du retrait de la candidate LREM et sa présence sur la liste LR ont suscité l’ire du côté des Républicains. Le président du parti Christian Jacob a aussitôt annoncé le retrait de l’investiture  LR à Renaud Muselier. De nombreuses personnalités de droite comme Eric Ciotti, David Lisnard, Nadine Morano, Guillaume Peltier, Xavier Bertrand ou Valérie Pécresse ont condamné cette alliance et ont indiqué qu’il ne ferait pas campagne en faveur de cette liste et que Renaud Muselier aura “la défaite et le déshonneur”. 
Le parti Les Républicains s’est trouvé face à dilemme : 
  • investir un nouveau candidat (Eric Ciotti, Julien Aubert ou David Lisnard mais celui-ci a décliné) et diviser l’électorat de droite pour voir in fine Thierry Mariani l’emporter
  • mettre sous pression Renaud Muselier pour qu’il renonce à cette alliance, toutefois, la candidature LR est très affaiblie
  • retirer l’investiture mais soutenir sa candidature mais une partie de l’électorat risque de voter directement pour Thierry Mariani. 
Du côté du gouvernement, on se félicite de cette déstabilisation car pour la majorité présidentielle cette situation contribue à la clarification indispensable de la vie politique française. Pour elle, désormais, une ligne de fracture béante existe au sein des Républicains entre une partie macro-compatible et une autre qui serait tentée par une alliance avec le Rassemblement national. L’alliance a été nouée à l’Elysée entre Renaud Muselier, le maire de Nice Christian Estrosi, le maire de Toulon Hubert Falco et le président du groupe LREM à l’Assemblée nationale Christophe Castaner. Mais, au sein de la majorité, l’aile gauche désapprouve cette union en précisant que le RN sort renforcé puisqu’il apparaît désormais comme la seule alternative. 
Le candidat RN Thierry Mariani, ancien secrétaire d’Etat de Nicolas Sarkozy et élu RPR puis UMP, se délecte de la situation et martèle qu’il est désormais le candidat de la droite face à un Renaud Muselier, candidat du président. 
De nombreux observateurs soulignent que ce qui se passe en PACA constitue un véritable laboratoire politique, préfigurateur possible de ce qui se passera en 2022. L’accord noué constitue aussi un très grand risque politique car des spécialistes des sondages politiques soulignent qu’une frange non négligeable des électeurs de droite pourrait aller voter pour le candidat RN face à un candidat qui incarnerait la majorité présidentielle. Ainsi, la région PACA pourrait être la première région de France dirigée par le Rassemblement national. 
Un jour après l’accord, la situation s’est encore plus compliquée. Face à la tempête qu’il a déclenché dans son parti, Renaud Muselier, à l’occasion d’une conférence de presse, a essayé de jouer l’équilibriste afin de faire baisser la tension dans son camp politique. Il a réaffirmé que sa liste représentera la majorité sortante mais a prôné le dépassement politique. Ensuite, il a précisé que sa liste n’inclurait pas de responsables politiques nationaux qu’ils soient ministres ou parlementaires. Cette assertion pose désormais la question de la présence de la secrétaire d’Etat Sophie Cluzel sur la liste et de la réaction du parti présidentiel. 
A la suite du bureau politique des Républicains qui s’est déroulé dans un climat houleux, le président du parti Christian Jacob a affirmé que Renaud Muselier ne sera pas exclu et a appelé le président du Conseil régional de la région PACA a clarifié la situation. Dans un communiqué, celui-ci a indiqué : "Je veux redire clairement comme je l’ai dit depuis le début qu’il n’y a pas et il n’y aura pas d’accord à quelque niveau que ce soit avec En Marche, pas plus qu’avec d’autres appareils, mais je suis sensible à tous les soutiens qui se manifestent”.

Défilé du 1er mai : illustration de l’impossible union de la gauche ?

De nombreuses personnalités de gauche se sont retrouvées à Lille lors du 1er mai pour défiler, réclamer de nouvelles mesures en faveur de justice sociale mais aussi pour célébrer l’union de la gauche autour d’une candidature unique pour les régionales dans les Hauts-de-France.
Mais le défilé du 1er mai à Lille a vite tourné au vinaigre : 
Présent dans le cortège, Jean-Luc Mélenchon a mis en avant auprès des militants de La France insoumise son programme pour 2022 mais aussi sa personne. Cette scène a aussitôt agacé la maire socialiste de Lille Martine Aubry qui a dénoncé auprès de la presse l’attitude du dirigeant de La France insoumise et a regretté l'ego des dirigeants de gauche qui empêchent toute union. 
Malgré l’attitude du candidat insoumis à la présidentielle, des personnalités de gauche comme Karima Delli (EELV), Éric Piolle (EELV), Fabien Roussel (PCF) et Martine Aubry (PS) ont échangé pour établir des ponts entre les différentes composantes de la gauche. Ils ont essayé de discuter avec Jean-Luc Mélenchon mais la discussion a tourné court suite à ses propos  : «On vous soutient aux régionales et vous nous envoyez balader aux départementales […] Vous êtes des faux jetons, voilà c’est tout». 
Cette scène illustre parfaitement l’impossibilité de la gauche à s’unir en raison de l’existence de trop fortes individualités qui pensent être les seules à pouvoir rassembler la gauche et capables d’être présentes au second tour. Même si les individualités laissent place à l’union les divergences programmatiques demeurent et restent inconciliables sur des thèmes majeurs comme l’économie, l’UE, la laïcité, la sécurité.
 
LE BRIEF POLITIQUE
 

Education


Blanquer veut interdire l’écriture inclusive : Alors que le Sénat organise la semaine prochaine un débat sur l’écriture inclusive, Jean-Michel Blanquer s’est positionné contre son utilisation à l’école. Dans une interview au JDD, le ministre de l’Éducation nationale estime que l’écriture épicène, non genrée, ajouterait plus de complexité que d'utilité à l'usage de la langue et  peut troubler l’apprentissage des élèves dyslexiques.

Election présidentielle 2022


Hidalgo "trace sa route" : C’est dans un entretien accordé au JDD ce 2 mai 2021 que la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, s’est déclarée « pas favorable à une primaire" pour désigner un candidat de gauche à l'élection présidentielle de 2022. Elle a également indiqué qu’elle trancherait la question d’une éventuelle candidature à l’automne. Elle affirme vouloir travailler d’ici là à une « offre politique de gauche, écologiste, féministe et républicaine ».

Élections régionales 2021

Île-de-France, Pécresse favorite : Souhaitant poursuivre son travail à la tête de la région Île-de-France, la présidente Libres Valérie Pécresse officialise sa candidature à sa succession. La nouvelle a été annoncée sur le site du Parisien mercredi soir,  dans lequel elle a dévoilé les grands axes de son programme. La présidente de la région Île-de-France arrive en tête des intentions de vote au premier tour avec 32%, selon les sondages l'emporterait au second tour dans tous les scénarios.
Hauts-de-France, Xavier Bertrand concurrencé par le RN : Egalement candidat à sa propre succession, Xavier Bertrand a lancé sa campagne lundi 3 mai depuis Maubeuge. Selon le sondage RTL, le président sortant de la région Hauts-de-France a réussi à arriver en tête au 1er tour avec 33% des intentions de vote mais peine à creuser l'écart avec le candidat du Rassemblement national, pour le second tour.

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